Petite parenthèse dans le parcours gastronomique afin de revenir sur la répétition de mardi soir. Les répétitions en nocturne ont un certain charme et elles fonctionnent bien.
Tous les comédiens sont présents et notamment Françoise dont la présence dynamise le trio des sorcières. Extravagantes, odieuses, obscènes, lubriques, épouvantables, hystériques… Les adjectifs ne
manquent pas pour qualifier les trois complices, celles que Heather appelle « les créatures du Master of Caithness ». Cela indique à quel point
elles sont
« théâtrales », à quel point elles existent pour être incarnées sur la scène surtout avec le brio et l’énergie qu’y mettent les actrices. Les accessoires, les costumes et les
jeux de scène ajoutent aussi une touche supplémentaire à l’interprétation débridée :
longue tenue noire de la danseuse argentine Lou, chapeau haut de forme et
fioles de whisky dans la poche du manteau de Diana,
casquette de rappeuse de Suzy… Il faut les voir mener leur sarabande, d’autant qu’elles se sont échauffées
dans une salle à côté… Je cite
Le Ceilidh, dans sa partie récit s’efforce de mettre en avant
le ridicule et le grotesque mais, quand le texte est à ce point joué,
difficile d’égaler en intensité le résultat sur la scène !
« Diana distribue des cigarettes. Elle porte un chapeau haut de forme et un large manteau aux poches creuses. Sa voix aigrelette perce les tympans et agace les oreilles.
« C’est quand même dingue, ça ! Il est 18h30, on est en plein centre ville, et on ne croise pas un chat ! »
Par désoeuvrement, Suzy pioche régulièrement dans la poche du manteau. Noyée dans son vaste blue-jean, elle flotte dans une toile dont la surface
varie en fonction de la prise au vent.
Mais peu de vent dans les voiles.
Elle se déplace mollement.
Le slip saillant, la raie des fesses en perpétuel délit d’exhibition.
Une tranquille assurance. Une arrogance bienheureuse, dans la fumée de cigarette. Ses chairs sont roses et flasques. Deux joues blanches,
pigmentées de taches de rousseur, une poitrine abondante, lâche, un magasin de nicotine qui a pignon sur rue. »
J’ajoute le petit article proposé au mensuel « le Cri de l’Ormeau », pour la promo du
spectacle, il doit sortir prochainement :
« Mardi 30 mai à 20h30 au Palais des Congrès et vendredi 2 juin, à 20h30 au Moulin à Sons, la troupe de l’Atelier d’Expression Artistique du lycée Fulgence Bienvenue présente son nouveau
spectacle en collaboration avec la troupe des claquettistes et les musiciens du Moulins à Sons. « Le Ceilidh », tragédie d’Eric Bertrand (Editions Aléas, 2006). Venez vous plonger au
cœur de la légende, dans l’atmosphère à la fois mystérieuse et tragique des Highlands d’Ecosse. Renseignements sur le site de l’atelier d’expression artistique du lycée :
http://www.atelier-expression-artistique.com et sur le blog
http://genese.over-blog.com »
Ackergill Tower from the other side.