Terre des hommes : Saint-Exupéry
Le travail sur « le Petit Prince » m’amène à une réflexion sur l’œuvre de Saint-Exupéry et notamment sur l’un de ces ouvrages que j’avais à disposition à la maison : « Terre des hommes »...
L’ouvrage de l’aviateur porte un regard apaisé et lucide sur la grandeur potentielle de l’homme à condition de dépasser ce qu’il appelle « la glaise », l’immobilisme, l’inertie, la conformité vers lesquels la paresse naturelle tend l’homme. Comme le conclut l’ouvrage « Seul l’Esprit, s’il souffle sur la glaise, peut créer l’Homme »...
Le livre est organisé autour de souvenirs personnels liés à l’aventure du pilotage dans des conditions extrêmes et à des figures héroïques rencontrées dans ce contexte d’apprentissage de la vie, des figures comme Mermoz ou Guillaumet qui a survécu à un séjour obligé dans les Andes.
L’auteur est porté par ce souvenir qui lui sera d’un précieux secours face à l’épreuve : il se souvient en effet de sa propre aventure de survie dans le désert de Lybie dans lequel il a survécu avec son copilote pendant plus de trois jours avec pour seules victuailles une orange et quelques centilitres d’eau.
L’expérience de la mort est doublée de l’expérience des mirages dans le désert jusqu’au moment hallucinatoire où un vrai bédouin leur sauve la vie et leur tend la coupe d’eau salvatrice. Certains passages sont
d’une grande beauté d’expression et en même temps parviennent à l’excellence philosophique de la simplicité. Je ne résiste pas à en rapporter trois extraits.