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Extrait de « Terre des hommes » (1/3) : épuration du fuselage pour bolide artistique

Publié le par Eric Bertrand

               Pour faire entendre le texte de Saint-Ex, je propose ce premier extrait qui reprend une thématique chère à tous ceux autour de moi qui travaillent une forme vivante, artistique, et qui savent qu’il n’y a pas de réussite dans ce domaine sans un travail inlassable dans le sens de l’épuration. Le commentaire de mon ami Francis allait dans ce sens récemment...

 

                 Il semble que tout l’effort industriel de l’homme, tous ses calculs, toutes ses nuits de veille sur les épures, n’aboutissent comme signes visibles, qu’à la seule simplicité, comme s’il fallait l’expérience de plusieurs générations pour dégager peu à peu la courbe d’une colonne, d’une carène, ou d’un fuselage d’avion, jusqu’à leur rendre la pureté élémentaire de la courbe d’un sein ou d’une épaule. Il semble que le travail des ingénieurs, des dessinateurs, des calculateurs du bureau d’études ne soit en apparence que de polir ou d’ effacer, d’alléger ce raccord, d’équilibrer cette aile, jusqu’à ce qu’on ne la remarque plus, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une aile accrochée à un fuselage mais une forme parfaitement épurée, enfin dégagée de sa gangue, une sorte d’ensemble spontané, mystérieusement lié, et de la même qualité que celle du poème.


 

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J
<br /> un éventail de pratiques très diverses mais un objectif commun : retrouver la forme simplissime du début ! merci pour le texte et pour "l'hommage" photographique...<br /> <br /> <br />
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