« Journal du 22.07 : je continue à travailler le
personnage de
Gilda. Je la décris sur le ponton, « son ponton »… Ce que je veux suggérer c’est une sorte de
« Naissance de Vénus ».
Pour mieux la cerner, je la mets en scène en ville, lorsqu’elle fait son apparition. L’occasion d’élargir la scène
et d’ironiser sur le regard des vieux siciliens qui la découvrent un peu comme les vieillards de Troie découvrent la silhouette d’Hélène.
Que fait-elle à Santo Stefano ? Elle est montée jusqu’à Porta Messina pour manger une glace...
C’est là qu’elle va rencontrer Salvatore et Gigi… Dans l’intervalle, je vais consacrer un chapitre à Francesca et Carolina. Je vais laisser Gilda en suspens et envisager à quel
moment j’intercale leur intervention. »
Una principessa ...
Rubrique Goncourt : après le Fils unique que j’ai dû lire en deux jours, je m’empare de deux autres romans. Dans la fin de lecture, j’ai encore repéré un
passage qui serait susceptible d’être utilisable : celui qui évoque le combat des femmes pour une éventuelle « parité ». Ce qui est intéressant, c’est de faire sentir aux élèves l’immense
chemin parcouru par les femmes depuis cette époque post-révolutionnaire. Le passage que je sélectionne montre très bien l’hostilité des hommes mais en même temps la soumission de certaines
épouses. Peut-être un rapprochement avec la Colonie de Marivaux... L’auteur a eu la bonne idée de surnommer cet espace féminin « le coin des Poissonnières »…
Prochain roman ? Cette fois, ils sont tous là. Je ne sais pas sur lequel porter ma préférence. Le
fameux pavé des Bienveillantes est arrivé. Mes collègues s’amusent en me voyant passer, un livre sous le bras. La couverture change tous les jours ! Avec la résignation du bagnard,
je le prends dans ma valise, de manière à en évaluer la matière. 894 pages en écriture fine…c’est un sacré investissement, au détriment des autres ! J’ai envie de m’évader des travaux
forcés ! De me retirer de Cayenne où je brise du caillou (des copies et des réunions !) et de m’exiler dans le Pacifique pour le lire. Je me retiens. L’habit du bagnard a des
barreaux. Les Bienveillantes seront un terminus.
Info : France culture, 22h30, interview de l'auteur de "Marilyn"