Début officiel aujourd’hui des répétitions. Je tire le planning afin que chacun mette à jour son agenda. La dernière avait pour objectif de
fixer le texte et la distribution, mais cette fois, il s’agit de commencer à mettre en espace ce texte qui ne demande plus qu’à trouver des gorges et des
planches.
En principe, les acteurs avaient pour mission d’apprendre le texte
afin de mieux « proposer » des manières de jouer. Il y aura une phase échauffement aussi, afin de souder le groupe. Françoise (Francesca) et Samantha (Lauredana)
étaient absentes la dernière fois… Et puis nous attendons aussi la presse pour la présentation du spectacle.
Planning de répétition au Moulin à Sons
Les répétitions ont lieu :
Ø entre 18 h et 19
h pour les claquettistes
Ø entre 19 h 30 et 21 h
30 précises pour les acteurs.
Les dates proposées ci-dessous correspondent à la disponibilité du Moulin à Sons. Elles tiennent compte des périodes de vacances.
Il va de soi que chacun des membres de l’atelier s’engage à respecter une assiduité, condition nécessaire à la réussite du spectacle… Par ailleurs,
d’autres dates seront proposées à l’approche du spectacle final afin d’intensifier les répétitions en présence des musiciens.
Mois
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Répétitions les mardis…
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2006
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Octobre
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- 17/10
- 24/10
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Novembre
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- 07/11
- 14/11
- 28/11
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Décembre
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- 12/12
- 19/12
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2007
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Janvier
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- 09/01
- 16/01
- 23/01
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Février
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- 06/02
- 27/02
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Mars
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- 06/03
- 13/03
- 20/03
- 27/03
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Avril
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- 17/04
- 24 04
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Mai
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- 15/05
- 29/05
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"Porta Palermo", da
Santo Stefano di Camastra.
Rubrique Goncourt :
« Les Bienveillantes » au programme ce soir, entre 15 30 et 17h30…
La compréhension
de ce roman dont il faut percevoir la profondeur passe aussi en amont par une réflexion sur les conditions du génocide. D’où le rôle du cours d’histoire dans cette approche d’une
œuvre que je n’ai, hélas pas encore lue !
Exposé de Mélinda
Comprendre le contexte dans lequel agit le narrateur du roman
Anna Arendt : réflexion sur le régime totalitaire.
Il s’appuie sur la volonté de soumettre le plus grand nombre. Ce type de régime se met en place en s’appuyant sur les masses, ce que
Ionesco a pu appeler « les rhinocéros ». Dans la masse, l’homme perd sa singularité et croit aveuglément ce que la tête lui demande de croire. Les règles élémentaires de la
pensée sont abolies. L’esprit critique disparaît. Faute de mots, la pensée s’appauvrit et « s’exécute » au sens à la fois où elle se donne la mort et où elle obéit, elle suit « les
ordres », sans comprendre. On peut évoquer en cela la société totalitaire imaginée par Bradbury dans Fahrenheit 451 où les livres ont disparu car ils sont considérés
comme des ferments de danger.
Anna Arendt : les camps d’extermination.
Dans le camp d’extermination, le « programme » mis en place est un programme d’élimination systématique. Anna Arendt se pose la question
suivante : comment exécuter un programme d’une telle barbarie ? Comme l’indique Lévi, ce ne sont plus des hommes qui sont éliminés mais des marionnettes humaines, de sorte qu’aux yeux
des exécutants, l’exécution aille de soi. Extrait des Origines du totalitarisme dans lequel l’auteur explique que le camp d’extermination n’est pas seulement un lieu
d’exécution mais un lieu d’expérimentation de la déshumanisation. Extrait de Si c’est un homme de Primo Lévi : l’arrivée au camp d’Auschwitz. L’auteur y explique
le processus de destruction à laquelle le prisonnier du camp est soumis. .
Anna Arendt. Le procès d’Adolf Eichmann ou la banalité du mal.
Un tel homme n’est pas un monstre (ce qui aurait été rassurant) mais un homme ordinaire. La réflexion avait été déjà menée par Robert Merle dans son
livre : la mort est mon métier. L’auteur explique que le camp fonctionne de la même manière qu’une machine infernale, et que tout fonctionnaire l’actionne avec la même froideur que le
personnage de Kafka dans la Colonie pénitentiaire. Le personnage (Rudolf Hoess, commandant d’Auschwitz dans la Mort est mon métier) est le produit d’une société
totalitaire qui engendre des individus incapables de penser par eux-mêmes, des individus qui ont perdu ce qui caractérise l’exercice de la liberté et qui n’agissent que par rapport à ce qu’on
leur a enseigné.
Extrait de l’interview de J. Littell et de Raul Hilberg sur France Inter. Raul Hilberg : la Destruction des Juifs
d’Europe.
Jonathan Littel aux Ursulines
Véra Roth, la documentaliste du lycée Champollion à Lattes a assisté à une
conférence de Littell au couvent des Ursulines, dont vous trouverez le résumé. Jonathan Littel aux Ursulines le 4-10-2006 : en vrac
Introduction par le Professeur de Littérature Michel Didier de Toulouse : en 1 mois 250 000 ex vendus ; l’auteur ne souhaite pas évoquer sa propre biographie (on apprend quand même que
les ancêtres sont originaires des pays de l’Est.) Les Bienveillantes sont plus ou moins son premier livre. Il n’y a pas de confusion entre la fiction et l’Histoire dans l’œuvre, c’est vraiment
une œuvre littéraire : éléments d’amour, policiers, narrateur à la 1ère personne agit comme un filtre à travers lequel passe l’histoire.
Convention romanesque : le narrateur est un écrivain nazi brillant, le lecteur est confronté à un narrateur ou il est difficile de faire la part entre le vrai et le faux.
Genèse : l’auteur ne se trouve pas si jeune que ça, il y a eu avant l’écriture une multitude de déclencheurs dans le temps, il a choisi LE génocide européen pour toucher davantage le lecteur
européen, et à cause de la disponibilité de la masse documentaire il avait aussi des raisons personnelles (pas de détails là-dessus).
Point de vue : choix du nazi car c’est l’acteur, construction du trajet géographique pour couvrir toute l’étendue de la destruction
Construction du narrateur : sociologique : caste des intellos du SD a vraiment existée : un milieu générateur de concepts. Niveau structurel : schéma de la tragédie grecque
(Eschyle, les Atrides) lucidité par rapport aux autres personnages, car il est en décalage par rapport à son homosexualité. A travers ce filtre les autres sont montrés : oblige le lecteur de
regarder les choses en face
Littell ne veut surtout pas imposer une seule lecture, le lecteur choisit son approche, il a écrit ce texte d’un coup, sans savoir ce que cela donnerait, à la relecture il voit des connections
qu’il n’a pas vu à l’écriture.
La pensée raciale : n’est pas à l’origine antisémite (Disraeli était raciste, mais juif), la destruction des juifs était justifiée par des arguments contradictoires. Le national-socialisme
était un terme du discours tout comme la démocratie pour nous, le christianisme au Moyen Age, il y a de l’idéalisme chez le narrateur, comme dans le bolchevisme qui a autant mené au génocide.
Citation p. 30
Exemple IG Farben : a expatrié ses employés juifs : « J’ai été obligé de faire ce que vous avec fait parce que j’étais juif. Quel choix ?
Ila tente une exploration, pas une démonstration, des hypothèses de travail : les monstres pervers existent, mais ce n’est pas la normalité du génocide. Les nazis avaient le devoir de
surmonter l’humain pour devenir inhumain.
Inceste, homosexualité, matricide : Eschyle
Des Barrières sociétales doivent tenir contre la barbarie, comment on est élevé par ses parents, cela n’est pas suffisant pour résister. Il y des mécanismes sociaux qui se posent qui permettent
l’horreur.
Réaction de collègue :
pour ma part, je n'ai pas encore mis le nez dans "Les bienveillantes",
mais je sais déjà, à ce que Sylvain m'en dit, que JE ne le lirai pas
entièrement. Je ne pense pas que l'on puisse exiger des élèves de
s'enfiler un tel pavé in extenso si la lecture leur en est pénible
voire douloureuse. Je pense que s'ils sont capables d'exprimer ce qui
dans le bouquin les rebute ou les dégoûte, c'est l'essentiel.
Y en a-t-il parmi vous qui aient écouté Boulin ? Pour ma part, j'étais
en voiture et je n'en ai entendu que des fragments, mais à part le
fait que Finfielkraut m'a eu l'air de déraper, j'ai cru comprendre que
Boulin - qui a une manière tout à fait stupéfiante de parler de ses
propres jeunesse-et-naïveté - confond littérature et tract, d'où son
succès, en particulier auprès de certains jeunes. Pour les adultes, je
m'interroge.