Rubrique Goncourt : Jeu
d’écriture
En parallèle à la réflexion sur les livres de la sélection, je trouve toujours intéressant de
travailler en ce moment sur l’idée de l’effort de lecture, idée d’une errance sinon d’un voyage, d’une épopée à travers la « jungle » des treize
romans…
Après avoir demandé aux élèves « comment ils lisaient » (cf : dernière suggestion), je
leur ai demandé de présenter l’une de leur lectures non pas simplement comme une lecture mais comme une aventure à travers un espace géographique inscrit dans le roman, ce que
le spécialiste appellera « topos ».
Le recours à cette notion d’espace peut engendrer un intéressant travail sur la métaphore et, en
même temps, leur permettre de s’exprimer autrement sur un roman de leur choix. Par ailleurs, cela les oblige à revenir peut-être davantage à la réalité géographique d’un
univers romanesque (Orient de « disparaître », Afrique de « contours du jour qui vient », Londres de « l’amant en culottes courtes », Basses Alpes de « le Bois des amoureux », landes
breto-normandes de « Ouest », Amérique de « Marilyn, dernières séances »…
Exemple : j’avance sur le Sunset Boulevard de ce roman au bout duquel je vois briller, comme sur une enseigne lumineuse, le visage tourmenté de Marilyn. Les
sables du désert de Mojave rentrent un peu sous mes paupières, mais le moteur des grosses limousines, les Pontiac, des Buick se mêle à la rumeur des caméras qui filment, jusque dans mon
sommeil, les stars de Hollywood.
Réaction de collègue :
Dans l’interview qui est sur le site de la FNAC, Fleischer dit et redit «
c’est la premier texte autobiographique d’ampleur, le premier texte
strictement autobiographique « .
Alors roman ?
Je me demande si le sous-titre roman n’est pas plutôt à prendre dans l’air
du temps et du triomphe de l’autofiction.
A Marseille Camille Laurens a fait un flop quand elle a fini par lâcher
qu’elle en s’appelait pas Camille Laurens dans la vraie vie, et que donc ce
n’était pas elle etc…le pacte de lecture instauré au début, dans la note
liminaire, au feu. Et c’est vrai que les élèves lui en ont beaucoup voulu…