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Les actrices face à Gilda : ce qui se joue sur la scène.

Publié le par Eric Bertrand

Pour entrer dans le jeu et commencer à réfléchir sur les personnages et leurs intentions, mardi soir, nous travaillons sur deux scènes qui se jouent entre les adolescents. D’abord la scène initiale, celle qui se joue en face du ponton. Gilda est en train de se pavaner à l’avant-scène tandis que les trois autres guidées par Tiziana l’observent de la plage à l’aide de leurs jumelles…
              Ce qui est en jeu là, c’est l’affirmation des tempéraments. D’un côté, Ornella, fascinée par l’assurance et l’arrogance impudique de Gilda, et de l’autre, Tiziana et Lauredana, choquées par le scandale de sa position et de son comportement. Ce désaccord souligne bien les caractères.
              Diane, qui joue le rôle de Tiziana trouve assez bien le ton moqueur qu’il faut mettre dans certaines des répliques en même temps que cette intolérance à la limite de la xénophobie dans laquelle elle cherche à entraîner ses camarades. Samantha la suit assez bien sur ce terrain, bien qu’encore timide. De son côté, Hélène joue assez bien sur le registre de la provocation et de la fantaisie. Cette fille qu’elle observe révèle en son personnages des envies qui la troublent et elle parvient assez bien à montrer l’excitation. Demain j’évoque la scène des garçons.
 
 
HPIM1960.JPG
Quando arriva Gilda, Porta Palermo...
Rubrique Goncourt : Jeu d’écriture
 
              En parallèle à la réflexion sur les livres de la sélection, je trouve toujours intéressant de travailler en ce moment sur l’idée de l’effort de lecture, idée d’une errance sinon d’un voyage, d’une épopée à travers la « jungle » des treize romans…
 
              Après avoir demandé aux élèves « comment ils lisaient » (cf : dernière suggestion), je leur ai demandé de présenter l’une de leur lectures non pas simplement comme une lecture mais comme une aventure à travers un espace géographique inscrit dans le roman, ce que le spécialiste appellera « topos ».
              Le recours à cette notion d’espace peut engendrer un intéressant travail sur la métaphore et, en même temps, leur permettre de s’exprimer autrement sur un roman de leur choix. Par ailleurs, cela les oblige à revenir peut-être davantage à la réalité géographique d’un univers romanesque (Orient de « disparaître », Afrique de « contours du jour qui vient », Londres de « l’amant en culottes courtes », Basses Alpes de « le Bois des amoureux », landes breto-normandes de « Ouest », Amérique de « Marilyn, dernières séances »…
 
Exemple : j’avance sur le Sunset Boulevard de ce roman au bout duquel je vois briller, comme sur une enseigne lumineuse, le visage tourmenté de Marilyn. Les sables du désert de Mojave rentrent un peu sous mes paupières, mais le moteur des grosses limousines, les Pontiac, des Buick se mêle à la rumeur des caméras qui filment, jusque dans mon sommeil, les stars de Hollywood.
 
Réaction de collègue :
Dans l’interview qui est sur le site de la FNAC, Fleischer dit et redit « 
c’est la premier texte autobiographique d’ampleur, le premier texte
strictement autobiographique « .
Alors roman ?

Je me demande si le sous-titre roman n’est pas plutôt à prendre dans l’air
du temps et du triomphe de l’autofiction.
A Marseille Camille Laurens a fait un flop quand elle a fini par lâcher
qu’elle en s’appelait pas Camille Laurens dans la vraie vie, et que donc ce
n’était pas elle etc…le pacte de lecture instauré au début, dans la note
liminaire, au feu. Et c’est vrai que les élèves lui en ont beaucoup voulu…
 
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