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La scène au bar / Norma Jean Baker.

Publié le par Eric Bertrand

              Après la scène du "safari" au Ponton, nous avons essayé la scène du bar qui débouche sur l’entrée en scène de Gilda… nous travaillons sur la lenteur, et l’impression de chaleur, de canicule. Gigi s’ennuie quand son ami le rejoint, il n’a pas très envie de discuter. Dans le rôle de Salvatore, Ronan est un peu trop énergique et sautillant. Il faut se livrer à un jeu sicilien qui consiste surtout dans une phase de parade. Il arrive sur scène sur son beau vélo blanc, il prend le temps de se montrer, de sinuer autour de la scène avant de poser le vélo.
              Gigi est de mauvaise humeur, on comprend, à travers les premières répliques, qu’il ne supporte plus beaucoup ce rituel journalier de la sieste auquel il refuse de se soumettre. Il faudrait que quelque chose se passe dans son pays pour qu’enfin il sorte de son engourdissement. Mathieu doit travailler sur cette ambiguïté du personnage : c’est un volcan qui sommeille… engourdissement et fulminations doivent diriger les différents moments de son discours. Car il ne s’agit pas non plus d’endormir le spectateur mais de l’emmener en Sicile.
 
 

Ceramiche a Santo Stefano di Camastra
 
Rubrique Goncourt : la légendaire Norma Jean Baker…
 
              L’un des attraits de ce roman, outre le travail de recomposition de la vie d’une personnalité aussi complexe que celle de Marilyn, c’est celui qui consiste précisément à retrouver un peu de cette période et de ce contexte qui fut celui de la légendaire Norma Jean Baker…
              Tout est bien vague dans mon esprit quand j’entreprends la lecture. Mais l’un des bénéfices de la lecture n’est-il pas justement de jeter de la lumière sur des zones d’ombre ? Et puis j’ai le plaisir du guide, celui dont la tâche consiste à defricher le terrain pour les élèves.   Qu’est-ce que Marilyn pour des adolescents ? Il faut programmer un film, afin qu’ils la voient, qu’ils s’attachent peut-être au personnage, qu’ils aient envie d’en savoir plus. Ce sera « les Désaxés » dont il est question dans le roman. 
              A la page 383, on trouve cette réflexion de Marilyn : « Ma vie, je pourrais l’écrire rien qu’avec les titres des chansons de mes films… » Suit un inventaire de ces titres. J’ai une collègue qui me propose le CD des chansons de Marilyn. Je vais leur en faire écouter un échantillon. Puis, en guise de « récréation d’écriture », je leur demande d’adopter la même méthode et de raconter leur vie à partir des chansons de leur choix.
              Je leur photocopie également les chansons de Gainsbourg, « Norma Jean Baker » et « Baby alone in Babylone » afin qu’ils réfléchissent aux conditions énigmatiques de sa mort. Les textes de Gainsbourg figureront en poésie, en croisement avec le biographique. Demain, « Fils unique ».
 
Réaction de collègue (à propos de culottes courtes)
Ce bouquin m'a mise mal à l'aise. S'il a satisfait mes désirs de 
syntaxe (rien à dire de ce côté-là), si j'ai admiré le style, tout de 
même très proche du strict pastiche, je ne sais quoi faire de 
**l'histoire**, qui me paraît en effet relever d'une variété 
d'autobiographie, [genre proliférant à l'endroit duquel à quelques 
exceptions près j'ai de sacrées réserves : si je peux être triviale, 
l'autofiction, ça me gave, et je trouve le "roman" de Laurens 
ridicule] avec un penchant au fétichisme y compris lexical (j'ai 
compté 62 occurrences de "culottes courtes" entre la page 359, moment 
où j'ai décidé de me mettre à compter, et la fin) dont je ne sais pas 
quoi faire parce que je ne sais pas quelle est la position de lectrice 
qu'il m'accorde. Autrement dit, je ne suis pas sûre que le lecteur ne 
soit pas dans ce texte saisi dans le même genre de relation que celle 
qui "unit" Barbara et Allan, relation ANALOGUE je veux dire : voyeur 
impuissant à se déprendre mais pour quel "bénéfice" ? A côté du brio 
du style par exemple, il y a la simplicité sommaire du découpage, il y 
a le ressassement du lexique, celui des gestes quotidiens, il y a le 
côté attendu d'une narration explicitement proustienne, et qu'est-ce 
qu'on en fait ?
            Il faut que j'aille au lycée m'occuper de la mise au monde 
de notre-finalement-blog, j'arrête un peu vite mes remarques en vrac, 
en ajoutant que je comprends absolument le malaise des élèves : c'est 
leur histoire, et ils sont bien trop jeunes pour en goûter le parfum 
de retour sur soi, d'où les accusations de pornographie.
 
 ici aussi  Nothomb a le vent en poupe mais Disparaître, Contours, Pontsd'oiseaux et Marilyn suivent de près. Tenez bon, essayez de garder du plaisir dans cette aventure………….
 
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