Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Commérages : Répétition du 14.11 (2/6)

Publié le par Eric Bertrand

              Le thème du commérage apparaît très vite dans la pièce. Il est représenté surtout par Tiziana et Lauredana qui ont hérité de cette habitude sur les bancs qu’elles fréquentent le soir avec les adultes qui regardent passer les gens à la traditionnelle passeggiata (rite particulier aux villes du sud de l’Italie : j’y consacrerai prochainement un article dans ce blog car le mot apparaît souvent dans le texte et n’évoque rien aux comédiens).

              Dans la scène précédente, Tiziana et Salvatore ont appris de la bouche des « Befana » qu’il « se passait quelque chose sur le rivage ». Lauredana est là pour témoigner ! Tous les trois se précipitent et rejoignent Ornella pour observer les amants. Curiosité, voyeurisme, excitation

              Tout près du bosquet des amants, ils se cachent et se mettent à « mater » ! Ornella savoure les échanges amoureux qu’elle entend. Elle ferme les yeux, rêve que c’est à elle que l’on s’adresse. Elle vit la scène par procuration. Au contraire, les deux autres filles ont un air révolté, réprobateur. Mais elles n’en perdent pas une, amatrices de scandale ! Où cette scène va-t-elle s’arrêter ? C’est Salvatore qui casse tout, je reviens sur son cas demain.

 

HPIM1971.JPG

 

C'é sempre qualch'uno vicino per ascoltare...

 

 

 

 

 

Rubrique Goncourt :
 
Lecture des Bienveillantes (6/7)
 
 
              Avant d’entamer sa mission, il est en Pologne, visite un camp (Lublin), réfléchit avec d’autres officiers dont Eichmann au « problème juif » : comment justifier la politique menée par le Reich ? D’après les autorités, la résistance du ghetto de Varsovie est un exemple de la nécessité de mener une politique d’extermination. Il faut en effet produire un effort particulier pour éliminer les éléments les plus résistants et les plus dangereux. Comme pour une maladie, c’est le résidu final qui est le plus difficile à détruire. Mais Max pose des questions. Est-ce économiquement intéressant de faire disparaître ceux qui ont toujours été nécessaires au fonctionnement de l’économie ? Faut-il se priver d’une main d’œuvre à bon marché ? Et du point de vue moral ? On lui conseille de ne pas se poser de question ou d’appliquer un principe inspiré de Kant : en ce qui concerne le problème juif, le fameux impératif catégorique cher au philosophe fonctionne à peu près de la façon suivante : « agis comme si le principe de ton action serait approuvé par le Führer ». Ce raisonnement est à la base d’une justification qui rappelle la pensée d’Anna Arendt et qui fournit un discours argumentatif type : p544 à 546.
              Début 44. Berlin est bombardé de plus en plus souvent et la précarité augmente. Commence avec une nageuse, Hélène, une relation sentimentale et une vie plus régulière. En parallèle, une enquête est ouverte sur la responsabilité de Max dans la mort de sa mère : tout tend à l’inculper mais son statut de haut officier le met à l’abri de la justice. Il est envoyé en Hongrie : le souci majeur du Reich, c’est de trouver de la main d’œuvre capable de supporter l’effort de guerre. Et la main d’œuvre doit être juive. Mais les choses ne sont pas simples avec Budapest et la situation ne s’améliore pas. (Problèmes de l’alimentation, du voyage, de l’hébergement, de la demande en « énergie de travail » de la part de certaines usines… Max ne peut trouver de réponse adéquate et il se heurte à de l’incompréhension de la part des responsables.
 
Réaction de collègue :
La première des rencontres avec les auteurs, le 2 à Troyes, a permis à 
quelques un(e)s d'entre nous de nous rencontrer "de vive voix" (sous 
le Kiosque à musique du jardin public, devant le théâtre de Troyes, et 
par une pluie battante, ou dans la cohue de la séance de dédicaces.) 
Ce n'était pas l'un des moindres plaisirs de la journée. Les auteurs, 
quant à eux, ont tenu deux bonnes heures face à une assemblée de 
lycéens plutôt attentifs, aux questions souvent pertinentes, dans le 
théâtre plein comme un oeuf. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé la 
disponibilité et la générosité d'Audouard, qui a parlé avec 
sensibilité à la fois de son roman et du métier d'écrivain, ou la 
gentillesse parfois malicieuse de Lapouge, dont la voix a accompagné 
tant de mes après-midis sur France Culture. Nothomb, sèche. Bataille, 
selon moi, prolixe et complaisant, mais Sylvain trouve que j'exagère. 
C'était une bonne journée, et les trois heures de bus subséquentes ont 
été nourries de bavardages, de discussions, de railleries.
Bonne journée à tous !
Commenter cet article