Beaucoup d’universitaires m’insupportent par
leur côté pompeux et le vide solennel de certains de
leurs discours. Mais il y en a un dont je ne rate jamais les interventions sur France Culture (l’Eloge du savoir, 6h00 a.m, y’a intérêt d’être captivant !), Michael Edwards. Spécialiste de Shakespeare mais également de poésie et de théâtre
français…http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/utls/
L’acuité du regard « so
british » et so « delicate » qu’il porte sur les grands textes est toujours savoureux. Il s’entretenait récemment de l’importance des créatures issues de l’imaginaire qu’on trouve dans une pièce comme « le Songe d’une nuit d’été » et affirmait que
Shakespeare accordait plus de vérité aux fées, lutins et elfes qui apparaissent sur la scène qu’à tous les autres personnages… En d’autres termes, dans Shakespeare, ces créatures du mensonge acquièrent par leurs propos et leur façon d’être davantage
de vérité que dans la vie que nous disons réelle. Comme l’indique le conférencier, ils vont davantage « au fond des choses ».
C’était en tout cas manifeste dans le discours
que tenaient les trois sorcières l’an dernier dans « le Ceilidh ».
N’est-ce pas aussi dans une certaine
mesure la part que joue la marionnette Angelika dans la fable du
Ponton ?
« (…) Et puis une nuit, elle s’est enfin assoupie… Pas très loin d’ici… sur la plage de Capo d’Orlando. Et alors, et
alors, pour la première fois, quelque chose a bougé dans son corps, sous l’armure… Elle a commencé à rêver. (…)»