« Eldorado » de Laurent Gaudé (3/3)
Salvatore médite sur le sens de l’action qu’il mène et sur le destin de ces malheureux qui arrivent par centaines sur les rivages de son pays, entre Catania et Lampedusa. Le lecteur se glisse dans le sillage de cet homme sensible, continuellement tiraillé entre l’esprit d’aventurier humaniste, avide de sauver des vies, et la mission sociale et répressive qu’on lui a confiée.
Chemin faisant, il croise des destins tragiques. Celui de cette femme déjà mentionnée qui a, au cours du drame, perdu son enfant victime de la chaleur et de la déshydratation ; celui de ces deux frères obligés de se séparer à la frontière entre la Lybie et le Soudan : l’un d’entre eux est atteint d’une maladie incurable et ne peut suivre. Il accompagne son frère Souleiman jusqu’au point de non retour pour lui annoncer la terrible nouvelle et lui léguer sinon son argent, du moins sa soif d’aventure. Mais l’aventure ne trouve pas toujours les meilleurs associés et le malheureux Soleiman fait l’épreuve de la violence et de la tromperie...
L’Eldorado n’est pas là où l’on croit... Eldorado ! Quelle duperie songe
Salvatore ! A moins qu’il ne soit dans la force de l’esprit et de la persévérance, sous les traits d’un génie que les légendes africaines appellent
« Massambalo ».