« Eldorado » de Laurent Gaudé (2/3)
Catagne est, comme les autres ports de Sicile, une ville rayonnante de vitalité et de couleurs sous le grand applomb du soleil. Elle sert de toile de fond au début du roman. Salvatore Piracci, le personnage principal, déambule dans les rues emplies de cette rumeur du matin que les Italiens appellent joliment « il rumore ». Il occupe (au début du roman...) un poste à responsabilité et est chargé de lutter contre l’immigration clandestine. Comme dit le texte, il est « le mauvais œil qui traque les désespérés ».
Ce matin-là, il est suivi par une jeune
réfugiée libanaise qui le connaît et qui lui réclame une arme. Elle veut se venger de l’homme responsable de la tragédie du Vittoria... Quand elle a quitté Beyrouth, en compagnie d’autres
demandeurs d’asile qui ont aussi payé cher la « traversée », le dirigeant libanais Hussein Marouk les a trompés. A bord d’un rafiot, ils
ont été abandonnés en pleine mer, et un tiers d’entre eux sont morts avant que le cargot ne soit localisé par les services de Salvatore...