Le Petit Prince en grand artificier sur le port de la Flotte (3/3)
Ce spectacle n’est pas un banal « sons et lumières », un feu d’artifices de plus… Certes, l’artificier offre un canon dans le genre, jouant avec les bouquets de lumière, les éclats et les crépitements, les obus de feu, les lasers bleus, rouges, pourpres, rasant la pierre des quais et le bas des façades… Mais l’essentiel se joue dans ce foudroyant dialogue avec le texte et l’imaginaire du public que distillent les surprises du feu d’artifices.
Tout rejaillit de la mémoire. Le texte du « Petit Prince » éclate de fuséees brillantes, retrouve des personnages « explosifs » : l’homme pressé, le business man, le géographe, l’allumeur de réverbères, la rose et le serpent. Il rappelle la relation avec la rose (taches de lumière rouge et persistante dans le ciel), il parle de la mort ou simplement de la disparition (montée au ciel du petit prince dans un bouquet final majestueux…)
Et surtout, l’œuvre de Saint-Exupéry offre un véritable spectacle dont la nature est similaire à celle des feux d’artifices… Le feu d’artifice est, en soi, un événement festif, qui renvoie à l’émerveillement de l’enfance, à la quête éperdue d’un monde flamboyant, situé au-dessus des réalités contingentes, dans un pays fabuleux où s’allument à la fois tous les réverbères de la terre et où le soleil se lève au moins quarante six mille fois !