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Quinze kilomètres de St Martin ou ronde du temps sur Ré la Blanche (4/4)

Publié le par Eric Bertrand

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Au large, les adolescents ont déserté le ponton. « Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles »... Les matous sont partis. Les organisateurs ramassent les gobelets et les jettent dans des sacs poubelles couleur nuit. Le soleil s’est un peu incliné. Les bénévoles jettent les éponges et la foulée décline derrière le vol cassé des goélands. La mer monte toujours. Le ciel déteint. Les couleurs se sont massées du côté du port d’attache, sur la ligne d’arrivée. Sur la plage, les baigneurs ont ramassé leurs serviettes et leurs nattes. Au bord de l’asphyxie, un coureur aux cheveux blancs s’est arrêté, l’air navré. Deux autres concurrents lui tapent l’épaule en passant. « Allez gars, décroche pas, on arrive ». Les ânes en culottes sont rentrés. C’est l’heure de la glace, fraise, citron, pistache, du chichi, de la gaufre ou du tour de manège face au Palais de la Gourmandise. Quand j’étais petit, je venais là avec mes parents manger un beignet. J’avais même droit au tour de manège, parfois deux si j’attrapais la queue du Mickey...

                La queue du Mickey, elle est au port. Passée la citadelle, un dernier tour au cœur de Saint Martin transformée en arène de la course à pied. Fragments de lumière, visages, pavés, tables de restaurants, enseignes de marchands... Main d’une fillette dans la main de son grand-père : « attention petite, ça va très vite, ils pourraient te renverser comme des voitures de course ! » Rire frais, cristallin de la fillette. Quenottes blanches, joues roses, rougissant un peu, joli minois, sur Ré la Blanche. Déjà, on dîne en terrasse. Tête à tête amoureux, sournois, jovial, vicieux. Yeux glissés sur la gorge bronzée, le décolleté plongeant en face en face. « J’t’offre une glace ? Ce soir, boite de nuit, ça te dit ? » Les petits enfants sont, avec les grands parents, sortis de la grande maison de vacances. Du côté du Palais de la Gourmandise, la fête bat son plein, et le manège tourne, tourne aussi vite que les coureurs sur le port, musique de fête foraine : Bénabar, « Quatre murs et un toit » :

Des ampoules à nu pendent des murs, du plafond, le bébé est né, il joue dans le salon.
On ajoute à l'étage une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l'automne.
Dans le jardin les arbres aussi grandissent, on pourra y faire un jour une cabane...
On pourra y faire un jour une cabane...  

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J
<br /> quel bonheur de revivre ces instants d'une journée superbe débutée ainsi sur l'ïle et qui a pris fin par un bain de mer et un pique-nique tardif sur la plage, avec coucher de soleil en prime<br /> ! <br />
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