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Quand Brassens raconte des histoires de Perrette

Publié le par Eric Bertrand

Quel esprit ne bat la campagne ? »

La Fontaine : « Fables »

 

               Margoton est comme Perrette au pot au lait. Son esprit bat la campagne. Elle descend joyeuse le sentier qui mène au bois de son cœur. « La jambe légère et l’œil polisson », elle bondit avec Martin et chasse le papillon. Mais son pied butte contre une racine, tout près d’un grand chêne mélancolique. Martin la console. D’un seul coup, elle a perdu « veaux, vaches, cochons, couvées », mais aussi portable dernier cri avec contacts, photos et selfies.

Martin prend Margoton dans ses bras. Il se sent plus fort que « tous les gars, tous les gars du village » et Margot qui renifle l’appelle son « petit chat ». Elle est courageuse, se relève, va graver leurs deux noms dans l’écorce du chêne. Puis « elle entrouvre son corsage » et Martin « fait voler sa jupe » et de « beaux rêves flambants » sous le ciel bleu sans nuages. Ils « épuisent un grand sac de baiser ».

Le soir tombe, si « Clara veut la lune » et Perrette la « Triple couvée », Margot, elle, veut son chêne. On sympathise, on refait le monde et on s’invite ! L’arbre vénérable accepte de sortir « ses grands pieds de son trou » et de les suivre. Il se sent du « même bois » qu’eux et il a l’impression de les comprendre. Mais Margot est un peu la cousine de Perrette et, comme perrette, elle s’emballe vite. Sitôt ramené, sitôt oublié le chêne ! Abandonné dans un coin de jardin à côté de « roseaux mal pensants » et de chiens mal élevés.

Ronde des saisons et ronde des chansons…

Grand Pan, lilas, marguerites, jolies fleurs, orages, mauvaise herbe, vent fripon, bois mort. Martin a vieilli. « Adieu veaux, vaches, cochons, couvées », il a perdu sa Margot qui est « allée sans vergogne et pour une escalope se jeter dans le lit du boucher ».

 Au-dessus de la cime du grand chêne, le ciel s’est couvert « de gros nuages lourds ». Il fait froid, c’est l’hiver. Le « Bonhomme » tremble de froid et périt à petit feu dans la cheminée, « comme du bois de caisse, amère destinée » !

 

Quand Brassens raconte des histoires de Perrette
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