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Les Frères Goncourt : Germinie Lacerteux ou l’assommoir à tous les étages : Derrière le masque et les pansements : dosette de lecture n°83

Publié le par Eric Bertrand

          Comment en finir avec les romances en plein XIX° ? Flaubert est passé par là… Le roman des frères Goncourt veut enfoncer le clou, plus encore que Zola. Ce ne sont plus des chirurgiens mais des bouchers qui œuvrent sur le champ de bataille de l’existence vue par « l’expérimentateur ». Leur victime s’appelle Germinie Lacerteux et la pauvresse blessée n’a vraiment pas de chance. Rien pour l’éclairer, pas une lueur !

Dans le livre, ce sont au départ les destinées pitoyables de deux personnages qui passent « au bloc » de la narration : celle de la maîtresse (Mme de Varandeuil) et celle de sa bonne (Germinie). Mme de Varandeuil est obligée de se dévouer à son père malade et « n’a plus que le souffle ». Et à ses côtés, sa domestique, parangon de vertu, se dévoue corps et âme à la vieille femme. Mais en secret, la servante mène une double vie, agitée, bouleversante, pathétique et lorsque sa maîtresse découvre la face cachée de sa transparente compagne, elle tombe des nues.

Armés d’un scalpel mal affuté, les frères Goncourt n’épargnent rien à leur personnage et pavent méthodiquement son enfer. Leur acharnement tient en partie à un naturalisme assumé mais il renvoie aussi à la stupéfaction bien réelle qu’ils ont ressentie quand ils ont découvert l’insoupçonnable existence de leur propre servante Rose, qu’ils prenaient pour un modèle de vertu et d’abnégation…

Les Frères Goncourt : Germinie Lacerteux ou l’assommoir à tous les étages : Derrière le masque et les pansements : dosette de lecture n°83
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