L’hippocampe dans les filets de la langue et de la simplification ?
L’hippocampe (du grec « hippos » et « kampos », cheval des océans) désigne non seulement un curieux petit poisson en forme de point d’interrogation mais aussi une partie du cerveau qui intervient dans le mécanisme de la mémoire. Grâce à son hippocampe, l’homme s’oriente dans l’espace et inscrit sans se tromper les mille et un parcours tortueux qu’il effectue jour après jour au fil de ses déambulations et de ses errances. Comme l’indique encore la belle orthographe étymologique, il se fie à son hippocampe, retrouve ses repères et « chevauche les océans ». Lancé à toute allure au milieu des courants qu’il a emmagasinés dans sa mémoire, il est même en mesure de plonger dans le passé et de remonter le temps.
Mais si le « cheval des océans », notre petit Pégase intérieur, se fait lui aussi prendre dans le filet de la réforme de l’orthographe et de la simplification de la langue, que lui restera-t-il de galop et de crinière ? Le mors aux dents, sans panache et sans écume, le minable « ipocampe » sentira la morsure du joug : il marchera au petit trot sur le sentier rapide et escarpé de la facilité.