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Comment est abordé Rimbaud dans « Over the Rimbaud » ?

Publié le par Eric Bertrand

Il est difficile de rédiger la critique d’un livre sans révéler aux autres lecteurs son contenu tout en livrant malgré tout une idée de son contenu…

C’est ce qu’a réussi à réaliser le Rimbaldien Jean-Michel Lecocq, auteur d’un beau roman dont j’ai fait la chronique récemment : « la Fille aux semelles de vent », Edition des Libertés, 2024, (Dosette n° 112 : http://enlisant-enecrivant.net/2024/05/dosette-de-lecture-n-112-jean-michel-lecocq-la-fille-aux-semelles-de-vent-plusieurs-manieres-de-battre-la-semelle.html)

Je l’en remercie.

 

         « Cela valait la peine d’attendre son arrivée chez le libraire. « Over the Rimbaud », le roman d’Eric Bertrand, a défilé d’une traite devant mes yeux éblouis. Pas question de trop lever le voile sur cette histoire originale, je vous laisse le plaisir de la découvrir. L’idée est hardie d’inventer un amour de jeunesse à Rimbaud, une jeune voisine devenue par la suite, bien qu’elle eût fondé une famille, son amante de cœur. Car, s’il fut précocement brillant en poésie, il le fut aussi au plan sexuel et amoureux, du moins dans ce roman qui repose presque en totalité sur le journal rédigé à la première personne de cette jeune amante, devenue par la suite son amie la plus fidèle et la plus intime.

La narratrice si proche d’Arthur et de ses sœurs puis encore plus proche de la seule Isabelle après le décès de l’aînée, Vitalie, nous livre un regard fascinant sur celui qui a été son amant et qui, malgré son départ des Ardennes et ses pérégrinations à travers le monde jusqu’en Abyssinie, reste son grand amour. Elle le connaît mieux que personne et même de l’intérieur. Avec le concours d’Isabelle qui lui confie jusqu’au cœur de sa correspondance avec son frère, elle livre au lecteur une vision intime de Rimbaud dont elle est toujours amoureuse. Plus que de l’amour, c’est une communauté d’idées qu’elle partage avec lui. Quand il lui écrit directement ou par le truchement d’Isabelle ou encore à l’occasion de ses rares retours dans les Ardennes, Arthur se confie à elle. On découvre Arthur Rimbaud sous un jour original et on a le sentiment d’être en présence du véritable Rimbaud. Cette vision de l’homme aux semelles de vent est d’autant plus vraisemblable qu’Eric Bertrand nous livre, à la fin du livre, des références documentaires qui attestent de la réalité du portrait qu’il brosse dans son roman et de sa fine connaissance de la vie du voyageur toqué. Au fil de cette lecture, j’ai vraiment eu l’impression de me trouver face au vrai Rimbaud.

De surcroît, ce roman bénéficie d’une belle écriture que je n’hésite pas à qualifier, par moments, de poétique, en tout cas d’imagée et d’élégante. Ultime intérêt, le journal de la narratrice apparaît sous la forme de chapitres courts qui rendent la lecture aisée et ajoute à son agrément.

Ce roman est réellement talentueux. N’hésitez pas une seconde. »

 

Comment est abordé Rimbaud dans « Over the Rimbaud » ?
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