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Dosette de lecture n°119 : Racine : Andromaque et Bérénice. Tristesse majestueuse ou vertiges de l’amour

Publié le par Eric Bertrand

        Que ressent-on quand on est amoureux ? Question essentielle que se sont toujours posé les artistes, et notamment les écrivains. L’amour chez Racine est un lien qui, certes, lie, veine à veine, les amants, mais qui les ligote aussi. Chez ce dramaturge impitoyable, les amants ne se sont rencontrés ni dans une discothèque, ni dans un bistrot, ni sur la plage et « le mal vient de plus loin ».

On est dans le monde oppressant de la tragédie et même le sentiment si beau, si pur, si fort qui pourrait sublimer et transcender les héros comme c’est le cas dans les pièces de Corneille, cette passion qui l’étreint finit par les étouffer, les anéantir et leur faire percevoir à l’avance l’issue fatale.

Dans Andromaque, Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque qui aime un mort… Et dans Bérénice, Titus et Bérénice s’aiment, mais Titus, Empereur de Rome, s’il veut être à la hauteur de sa fonction, n’a pas le droit d’épouser une princesse égyptienne et entend bien appliquer la règle, même si elle va l’écraser.

Il règne donc dans la tragédie, ce que Racine lui-même appelle « une tristesse majestueuse », de quoi « crever l’oreiller et rêver trop fort, quitte à niquer les circuits. »

Dosette de lecture n°119 : Racine : Andromaque et Bérénice. Tristesse majestueuse ou vertiges de l’amour
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