Dans l’atelier d’un livre, épisode 11 : retour sur vos « îles désertes »
Comme annoncé, je vous présente les titres des romans choisis par les lecteurs après avoir enfin réussi à trancher car la question était très difficile, j’en conviens. Le livre qui s’imposerait dans une telle situation ne vient pas forcément à l’esprit ; l’une d’entre vous va jusqu’à imaginer un ouvrage idéal, qui comblerait sa nouvelle vie dans cette île utopique et qui répondrait tour à tour à ses attentes et à ses élans. Quel beau compagnon !
Mais revenons aux livres réels : je me bornerai à énumérer les titres en même temps que la justification que vous m’avez fournie mais sous la forme la plus réduite possible afin de laisser les horizons ouverts.
- La Bible : mystère et conseils de vie
- Honoré de Balzac : « Le Lys dans la vallée » : évasion et douceur.
- Honoré de Balzac : « Eugénie Grandet » : avec un sentiment d’interdit, retrouver en cachette les rêveries d’Eugénie et se cacher du père Grandet avec sa lampe de poche sous la couverture
- Guy de Maupassant : « Contes » : la condition féminine, la campagne, les mentalités et les petites mesquineries.
- Alexandre Dumas : « Le Comte de Monte Cristo » : le halètement de l’aventure et l’héroïsme du personnage.
- Léon Tolstoï : « Anna Karénine » : les tourments d’une femme et un horizon de lecture enfin accessible grâce à des « longues plages » de temps libre !
- George Orwell : « 1984 » : le miroir sidérant et effrayant de la réalité actuelle.
- George Orwell : « La Ferme des animaux » : la soif du pouvoir et la réflexion sur les systèmes politiques.
- Vladimir Nabokov : « Lolita » : la subtilité d’une démarche narrative qui amène le lecteur à considérer de près la figure d’un monstre.
- Charlotte Brontë : Jane Eyre : l’évolution d’un personnage atypique et le romantisme d’une figure féminine atypique.
- Thomas Hardy : « Tess d’Uberville » : l’époque victorienne, la condition féminine, l’appel des paysages de la campagne anglaise.
- Albert Cohen : « Belle du Seigneur » : la difficulté de la relation amoureuse.
- Yasmina Khadra : « Les Hirondelles de Kaboul » : l’obscurantisme et la situation des femmes.
- Milan Kundera : « L’insoutenable Légèreté de l’être » : la complexité de la relation amoureuse et la place de l’idéologie dans un contexte politique donné.
- Michel Tournier : « Vendredi ou la vie sauvage » : le décalage entre la vision de l’homme occidental et celle de l’indigène au contact de la nature.
- Jean-Christophe Rufin : « Les Flammes de pierre » : la grandeur de la haute montagne et le rejet des artifices.
- Élisabeth Gilbert : « L’Empreinte de toute chose » : la quête de la botanique qui ouvre aussi à la connaissance de toute chose, même des plus intimes.
- Romain Gary : « La Promesse de l’aube » : l’amour infini d’une mère et le pouvoir de l’écrivain.
- René Frégni : « Minuit dans la ville des songes » : la conquête de la liberté par la lecture et l’édification (dans le sable de la plage !) d’un rempart contre la bêtise et la barbarie.
- Jacques Prévert : « Paroles » : la beauté dans la légèreté.
- Philippe Delerm : « La Première gorgée de bière et autre plaisirs minuscules » : l’école des plaisirs simples et précieux, le goût des textes courts et faciles à savourer entre deux baignades dans l’île.
Accueillons avec bonheur ces nouveaux « rescapés » qui arrivent avec nous sur l’île et qui nous ouvrent leur boite à outils. La semaine prochaine, je reviens sur d’autres aspects de ce que vous avez livré au fil de ces semaines. Déjà douze !