Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Dosette de lecture n°146 : Salinger : « L’Attrape-cœurs », le seigle mal mûri de l’adolescence

Publié le par Eric Bertrand

« Où vont les canards quand le lac est gelé ? » C’est l’une des interrogations du narrateur, le jeune et fragile Holden qui fugue à travers les rues de New-York et Central Park où il finit par toujours par revenir, sans pour autant parvenir à tourner définitivement la page de son adolescence.

Renvoyé de son école, lassé de ses professeurs, de ses camarades de chambrée, de ses parents, il fait entendre sa voix brisée et se met à errer et à chercher à recontacter les quelques figures tendres ou dérisoires qui, pour une raison ou pour une autre, l’ont marqué et qui l’aident, chacune à sa façon, à démêler les fils compliqués de son adolescence et de son psychisme.

Ses sentiments sont divisés et, à travers les rues sombres de la grande ville, il navigue entre désillusion, sarcasme, inquiétude et angoisse, obscurément tenaillé par cette chanson écrite à partir d’un poème de Robert Burns : « Si un cœur attrape un cœur venant à travers les seigles » (If a body meet a body coming through the rye ») Et justement, à défaut d’être cet « attrape-cœur » qui sauverait « les milliers de petits gosses » menaçant de tomber « du haut de la falaise », il faudrait que lui-même grandisse et mûrisse, comme le seigle qui cherche à attraper le bon vent.

 

Dosette de lecture n°146 : Salinger : « L’Attrape-cœurs », le seigle mal mûri de l’adolescence
Commenter cet article