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Dosette de lecture n°160 : Luis Sepulveda : « Le Vieux qui lisait des romans d’amour. » Les venins de la civilisation.

Publié le par Eric Bertrand

Comment peut-on être à la fois un lecteur de romans d’amour et un grand connaisseur de la jungle amazonienne ? L’auteur de ce roman a passé de nombreuses années en compagnie des Indiens chuars qui vivent dans la forêt en marge de la civilisation et qui en connaissent tous les secrets pour survivre et s’y épanouir, loin des nuisances de l’homme blanc.

Au début de l’histoire, un chasseur blanc est ramené mort au village, le corps mutilé par de nombreuses blessures et « puant la pisse de chat ». Le maire, qui tient un discours de colonialiste accuse immédiatement « les sauvages » de la forêt ; mais « le vieux », Antonio José Bolivar, interprète tout de suite le sens du drame et réoriente les recherches du côté du jaguar que les chasseurs ont forcément provoqué en tuant ses petits.

L’expédition qui est alors menée en compagnie du vieux, donne au lecteur l’accès à une aventure initiatique, à la fois philosophique et écologique dans les profondeurs de la jungle où jouent avec les ténèbres les ouistitis, les serpents crotales, les bêtes fauves, les moustiques envenimés et les silures perroquets dont la force est aveugle et brutale.

Seule une connaissance approfondie du milieu et un respect authentique de la faune et de l’environnement peuvent protéger un homme qui n’a cessé de s’augmenter depuis sa jeunesse et qui possède « l’antidote contre le redoutable venin de la vieillesse » parce qu’il sait lire.

 

Dosette de lecture n°160 : Luis Sepulveda : « Le Vieux qui lisait des romans d’amour. » Les venins de la civilisation.
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