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« La grammaire est une chanson douce » Erik Orsenna. (4/5)

Publié le par Eric Bertrand

 

           J’évoquais hier la figure du gouverneur Nécrole dont on trouverait aisément aujourd’hui un équivalent politique... Voici l’un de ses slogans : On perd le sens du travail quand on a trop de mots.

           Comme dans le roman de Bradbury, il impose sa politique par le feu : des hélicoptères survolent l’île et enflamment tout ce qui ressemble à des buissons de mots. Des mots ardents, des mots en pelote qui font de la braise et qu’il faut réduire en cendres.

            Heureusement, les opposants au régime sont plus nombreux que dans « Fahrenheit 451 » et Jeanne, suite à sa bonne initiation, en fait partie : par exemple, chaque fois qu’elle découvre dans le dictionnaire un mot nouveau, le soir avant de s’endormir, voici sa réaction : Alors je vous jure ma lampe quitte la table où d’ordinaire elle repose et s’en va éclairer quelque région du monde oubliée.

            C’est une langue belle qu’elle découvre et, chemin faisant, elle prend aussi conscience de la nécessité de l’organisation des mots dans la phrase : c’est ce qui justifie le titre de l’ouvrage d’ailleurs. Eric Orsenna nous fait comprendre quel rôle pacificateur la grammaire joue dans une phrase. Dans cet air iodé de l’île, le lecteur redécouvre autrement les cours de grammaire. Suivons demain, pour conclure, un épisode imagé et une relecture de cours de langue...

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F
Ah ces mots, ces mots maudits mais dits quand même , quand ils frappent leur cible c'est toujours mieux qu'un coup d'épée : il n'est jamais dans l'eau. Et les mots pense-t-on s'alignent par hasard de la pensée mais que non! S'il est une phrase avec complément ce n'est pas pour rien, c'est que le minimum ne lui suffit pas ! Les mots vont et viennent et suivant les pays la tête devient la queue mais le verbe continue son oeuvre attaché qu'il est à des structures enfouies  depuis des siècles dans une grammaire ... Qui évolue bien sûr!  Quant à tuer le verbe, il renaît de ses cendres tel un phoenix! Défendons cette richesse au moment où certains voudraient réduire la langue à plus d'utilitaire . Les nuances donnent les couleurs du monde et sans ces couleurs que d'appauvrissement !
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J
Tout le monde l'admet : la violence physique est liée à l'absence de vocabulaire qui puisse permettre l'expression des ressentis !
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