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Point final ?

Publié le par Eric Bertrand

              Suite du journal du 9.08 : Il est 14h20 et je mets le point final à cet ouvrage. (Ainsi je puis donner par le biais de ce blog des indications précises à ceux qui me posent souvent la question de la durée de l’écriture : j’ai commencé à travailler sur le projet le 9 juin dernier et nous sommes aujourd’hui, est-ce une coïncidence, le 9 août)
              C’est une immense satisfaction d’avoir fini dans le temps que je m’étais imparti… D’autres préoccupations vont succéder à ce gros « chantier ». Même si je sais qu’il va me falloir effectuer un travail de relecture, rabotage, ajustement… cette fois, je tiens le corps et la matière brute. Je vais commencer par relire le récit et le corriger afin, dans un second temps, de le donner à lire à quelques proches et de me servir des modifications du récit pour retravailler le texte de la pièce.

 

 

HPIM1171.JPG"Porta Messina", da Santo Stefano di Camastra.

 

Rubrique Goncourt :
 
« L’Amant en culottes courtes » en cours.
 
              La difficulté qui se pose avec ce livre, c’est son caractère scabreux. Il faut néanmoins souligner la qualité littéraire et l’intérêt de la démarche autobiographique que conduit l’auteur autour de ce fameux séjour en Angleterre de juillet 1957.
              L’un des intérêts de ces romans de la rentrée littéraire, c’est aussi qu’ils mettent le lecteur au contact d’autres grands textes de la littérature classique, incontournables pour les candidats de première L qui passent le bac en fin d’année.
              Mais sans être polarisé par l’obsession de résultats, je trouve aussi que cela fait partie des plaisirs de la lecture d’être capable de mettre en relation des textes distants les uns des autres et qui finissent par s’éclairer mutuellement.
 
Approche proposée :
-          Présentation de Maxence et Claire
-          Proust : intertextualité. L’auteur qui se confond avec le personnage du narrateur (signe de l’autobiographie) entreprend un intéressant travail de Mémoire. Il s’agit de remonter par un travail d’élaboration de souvenir dans le Temps et dans cette période désormais lumineuse de son passé entre le 1er et le 31 juillet 1957. D’où la relative « pauvreté » de l’intrigue (les élèves ne sont pas habitués à ce type « d’aventure en boucle » dont l’objet essentiel consiste finalement, comme chez Proust, à « sinuer » autour du temps perdu, à retrouver les sensations, les émotions, la conscience.
-          Le projet de A la recherche du temps perdu
-          Présentation De l’extrait de Du côté de chez Swann du manuel de première : l’épisode de la madeleine
-          Un pastiche de cet épisode dans le roman de Fleisher ? Observation de l’extrait p81-82
-          Sujet de commentaire extrait du roman : p52-53 (pages importantes pour comprendre l’entreprise du romancier… J’y reviendrai forcément !)
 
Réaction de collègue :
Bonjour, les jours passent et  un problème persiste, j'ai compilé d'excellentes critiques de Litell, j'ai demandé l'aide ( précieuse) de  mes collègues d'histoire géo.... Rien n'y fait aucun de mes élèves de 1° L n'est parvenu à lire plus d'un tiers Des Bienveillantes, la meilleure lectrice a renoncé : " madame je ,NE peux plus, je NE peux plus lire cela. "   Merci de me  communiquer votre expérience sur ce livre…
 
D'abord j'en profite pour dire un grand merci pour les idées qui fusent
de toutes parts, les envois de fichiers d'interviews de Schneider,
Bataille, Audouard, Laurens qui permettent entre autre de sortir un peu
des questions qui  tentent à priori les élèves et qui tournent souvent
autour de l'autobiographie et de les amener à aborder" le métier"
d'écrivain, la nécessité d'écrire, l'écriture etc.
Pour répondre à la question d'Agnés, j'ai écouté Boulin samedi matin  (
pour l'avoir fait, je signale qu'il est possible d'enregistrer son
émission en allant sur le site de France culture )alors que je préparais
des rencontres que nous avons faite hier matin entre le lycée de Anita
Conti de Bruz et le lycée de Rennes : 8 tables rondes autour de 8
titres, chaque élève participant à 2 d'entre elles en fonction de leur
choix et de leurs lectures . En particulier un groupe s'était proposé de
débattre autour de Supplément ..Les premières réactions spontanées de
certains de mes élèves la semaine dernière, très séduits par l'actualité
du livre, la citation finale de Proudhon que chacun interprète selon son
idéologie et le discours assez "jeuniste" de Boulin aidant,  me
faisaient redouter le pire d'autant que cette histoire  est propice à
induire échanges passionnés et polémiques. Anticipant quelque peu sur ce
qui allait se dire :  "il décrit bien  la réalité"," il est beau, il est
jeune"(sic), je souhaitais qu'ils prennent un peu de distance critique
et l'émission de Répliques m'a plutôt aidée. J'ai laissé les premières
réactions s'exprimer, ils se sont interrogés sur le thème, genre (roman?
Pamphlet ?...) Des avis très partagés ont permis de souligner
l'ambiguïté de l'ouvrage. J'ai rebondi sur une objection que
Finkielkraut a faite très judicieusement à Boulin ( en citant mes
sources)que je résume  : parmi les Invisibles, les femmes et les jeunes
filles des banlieues occupent une place non négligeable: une association
comme "ni pute ni soumise"peut-elle être présente  dans un livre comme
Supplément au roman national ? Cette question a permis de cerner la
partialité des propos de Boulin  et a relancé les échanges  de façon
réfléchie.
Ensuite, pour relativiser cette sorte de constat d'une violence
incontournable que la France mériterait pour expier toutes ses erreurs
vis à vis des Invisibles et  que les élèves sentent  dans le livre,  je
suis retournée à la littérature : celle de Zola avec Germinal ( sourires
goguenards de la part de quelques-uns : c'était une autre époque !).
J'ai convoqué le personnage de Souvarine, qui incarne face à Rasseneur
et à Etienne Lantier une idéologie nihiliste puisque en gros il dit : il
faut tout raser, tout détruire et après, il repoussera un monde meilleur
: le rapprochement avec Supplément a été immédiat. Finalement la
rencontre a été très riche. Je signale aussi une  critique parue dans
les Inrrokuptibles en septembre.
Ces échanges autour de 7  titres avec une  faveur accordée au  journal
d'Hirondelle  ( nous recommençons dans quelque temps autour des autres
romans ), a fait aussi surgir une question : celle qui concerne la
récurrence de la question du sexe et du langage cru qui l'aborde : les
élèves qui ne sont pas particulièrement prudes se demandent s'il est
bien nécessaire d'en passer par là et ont une réflexion  souvent
pertinente vis à vis de ce qu'ils considèrent comme une sorte de
complaisance. Pour l'instant, je n'ai pas lu L'Amant en culottes courtes
livre autour duquel se concentrent la plupart des critiques. Je viens de
voir sur le blog d'Eric une lecture de collègue qui me paraît tout à
fait intéressante pour aborder ce texte de façon littéraire.
. Ils vont rencontrer Nothomb mercredi et Vallejo le 25 octobre. Je
transmettrai  le contenu de ces rencontres. La semaine prochaine, nous
parrainons un lâcher de livres de la sélection Goncourt organisé par la
FNAC et la ville de Rennes : la classe qui travaille avec une comédienne
autour de la lecture orale très rapidement présentera au passants chaque
titre : nous travaillons les slogans incitatifs à la lecture de manière
à ce qu'ils soient un peu originaux.
             
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