Armstrong sonne de l’olifant... (1/3)
Pendant 7 ans il a semé de l’or sur le tour de France et nous étions nombreux, au cœur de juillet, à saluer les exploits d’un champion au nom à la fois lunaire et antique, lance et fusée Apollo X1... Avant lui, dans la mémoire collective, les Coppi, Bahamontès, Anquetil, Merckx, Hinault, Indurain avaient commencé à écrire les pages de l’épopée du Tour. Tous, au fil des années, portés par les mêmes clameurs de la foule en haut des cols, les explosions d’enthousiasme des journalistes sportifs, les titres des journaux dans le bleu des étés et le théâtre des prouesses écrites sur les pavés, les contre la montre, les cols de légende, Alpe d’Huez, Galibier, Izoard, Ventoux, Madeleine et ce soupçon de cette douce désinvolture attachée aux années qui ont précédé la lutte anti-dopage et les techniques sophistiquées de dépistage.
Et puis l’ère Armstrong est arrivée, mais la planète cyclisme reste sensiblement la même. Le public, toujours aussi prompt à s’embarquer sur le rêve épique, s’est à nouveau emballé : « Armstrong ressuscité », « Armstrong a décroché la lune ! », « Armstrong impérial », « Armstrong inoxydable... ». Comme à l’époque des plus grands, le frisson de la « Geste » écrite par un grand champion d’une trempe différente de tous les autres (il vaincu le cancer...) Sur le Tour de France entre 1999 et 2005, à chaque fois, il écrit un scénario bien réglé. Le récit est simple, implacable, il réserve au spectateur son lot de péripéties, de surprises, d’images fortes (chutes, blessures, coups de barre, grimaces) et puis l’inexorable dénouement, comme au terme d’une œuvre tragique, qui se joue sur fond de bataille et de souffrance.