Dosette de lecture n°95 : « Au cœur des forêts » de Christian Signol. La puissance affective des arbres
Comment les arbres et les forêts peuvent-ils souffler sur nos vies et nos organismes au point d’oxygéner le destin ? Bastien, le héros que campe Christian Signol, est aussi le narrateur de ce roman : il exerce le métier de forestier et voue un attachement profond à ce milieu qui le modèle et le détermine.
Les membres de sa famille, sa femme, ses deux filles, sa sœur Justine ont ressenti différemment la présence des arbres, surtout Justine qui les redoutait. Car s’il a ses clairières et ses essarts, le temps est une forêt inextricable : il pousse ses ramures et plonge ses racines tout en lisière de la cabane des hommes…
Au moment où commence l’histoire, le narrateur recueille Charlotte, sa petite fille, atteinte d’une mauvaise tumeur à la jambe. Mais le grand-père, qui vit à l’écart de l’agitation moderne, lui assure que « Le cœur des forêts ne cesse jamais de battre ». Quoi que fasse la médecine, c’est aux côtés des arbres qu’il faut que la jeune femme cherche la guérison.
Bastien est un chêne, et à aucun moment il ne perd espoir : à son contact, Charlotte change peu à peu de vie et finit par comprendre au fond de son être la leçon qu’il lui a transmise : « Regarde bien les arbres, ils savent comme nous qu’ils doivent mourir un jour, mais ils ne pensent qu’à une chose : grandir, monter le plus haut possible ».