C’est un proverbe bulgare que je cite aujourd’hui pour commencer la semaine.
Belle pensée pour
signaler les mérites de l’erreur et l’intérêt qu’il y a à s’essayer constamment dans la vie pour parvenir à quelque chose.
Dans nos classes,
ils sont nombreux ceux qui n’ouvrent pas la bouche par peur de dire une grosse bêtise. Et pourtant, il en va de toute la synergie du groupe : le
prof est là pour ça, pour reconstruire à partir de ce qui émane de l’élève même si ce qui en émane est tordu, ridicule, boiteux… Quand il part sur la
route, Œdipe boite (son nom signifie « pied abîmé »), mais il a été roi.
Celui qui se couche avec les chiens,
se relève avec des puces.
C’est un proverbe tchèque que je propose aujourd’hui…
Ce qu’il faut surveiller de près dans les classes, ce sont les assemblages d’individus et les
promiscuités fâcheuses. « Coucher avec les chiens… »
Il n’est pas question de « coucher » mais simplement de séjourner. Combien
d’élèves faibles et influençables sont dans la dépendance d’un autre, plus fort, plus affirmé, qui déroule tranquillement devant lui son tapis de provocation et qui ronge (pour le faire
reluire) son os d’insolence.
Sous-entendu que le reste ne pue pas ou que la tête pue particulièrement.
Ce qui souligne deux choses : la propension de la pensée à diffuser de la “mauvaise” humeur, “mauvaise humeur” qui peut aussi agir comme un stimulant…
Dans nos
classes, il n’y a pas que des têtes pensantes et je serais tenté d’ajouter dans un italien que chacun comprendra
:
Ce la me rappelle
ce sujet de philo qui m’avait été proposé au bac : « Suis-je dans mon corps comme un capitaine dans son navire ? »… L’idée que toute entreprise implique un équipage et une
embarcation et qu’il faut une pensée pour diriger tout cela, un « cogito ergo sum ! ». Et la première embarcation, c’est notre corps qui n’en fait parfois qu’à sa tête, n’est-ce
pas ! « Le cœur a ses raisons que la Raison ignore ! »
Regard avisé sur l’envie, le dépit, la jalousie que la réussite ou l’esprit d’indépendance peuvent susciter chez quelques mauvais esprits. Sans sombrer dans la paranoïa,
combien de fois avez-vous deviné sous telle bouche amère le jet de fiel montant ?
Littérature, écriture et voyage. Comment la lecture et le voyage nourrissent-ils la pensée et suscitent-ils, en même temps que le plaisir, la curiosité, l'écriture ?
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