« (…) Pendant une longue semaine, le sirocco, avait soufflé, tenace sur les terres déjà brûlées de Sicile.
Ce vent tenace, chargé de sable et de poussière saharienne, descend d’Afrique. Il roule avec lui un ciel jaune, une boule de
soleil blanc et des restes de cendre. Plus d’étoiles la nuit, plus de lune, plus de mer, une étendue grise, sinistre, un voyage sur un autre globe… »
Extrait de la version narrative du Ponton (chap 2)
Chaque pays a sa « petite
hantise ». Dans les Highlands, à l’honneur l’an dernier, ce sont les fameux « midges », ces moustiques minuscules qui volent en nuées et qui empoisonnent
l’existence du campeur par les beaux soirs d’été… En Sicile, le fléau, c’est le sirocco…
Nos amis se réjouissent pour nous :
« le temps peut être si agréable en Sicile au printemps » et en effet il l’a été. « Mais il faudra revenir en été ! L’été est si beau, la mer tellement
chaude ! Il n’y a que des Français ou des étrangers du Nord pour oser s’y baigner… Mais en été, c’est un tel ravissement !... Excepté quand le sirocco se lève. Le
sirocco est terrible. Il t’anéantit, te condamne à la pièce close. Tu ne peux pas sortir de chez toi, c’est insupportable et parfois, il dure, il dure… »
Le sirocco est le vent du
désert. Quand il s’abat sur la Sicile, son effet est redoutable, d’autant qu’il transporte du sable qui aveugle et qui étouffe. La lumière est pâle, la chaleur insupportable, la nuit
comme le jour, et la tiédeur du souffle n’a rien de sensuel comme le voudrait l’image qu’emploie Francesca dans sa tirade sur l’éveil d’Angelika :
« (…) Francesca : rien ne la troublait, ni les parfums suaves des fleurs et des fruits, ni les
odeurs fortes de la mer, ni la caresse tiède du sirocco qui passait dans ses cheveux et entre ses jambes. Les hommes la regardaient, lui envoyaient des baisers… elle ne se retournait pas et son
visage restait de marbre (…) »
Chiudi la porta, c'é lo sirocco !