Culs trempés sur Jack on the route again !
Et dans la pièce Jack on the route, le ballet monté par Jennie faisait, sur la route, une inévitable référence à la saga des culs trempés... jusqu’aux salopettes ! « Buggy bottom boys » !
Et dans la pièce Jack on the route, le ballet monté par Jennie faisait, sur la route, une inévitable référence à la saga des culs trempés... jusqu’aux salopettes ! « Buggy bottom boys » !
Je rappelle que le film a beau être dans le genre burlesque, il fait de larges emprunts aux airs de l’époque et l’aspect documentaire constitue bien l’une des richesses du film.
Qui connait les « Culs Trempés » ? Si vous vous souvenez du film « O’Brother » alors vous vous souvenez de cette joyeuse bande de pseudos papis qui reprennent sur le mode country de vieux airs américains !
A l’origine prisonniers en cavale, les trois Daltons en pantalons rayés s’improvisent chanteurs. Ils s’affublent de grandes barbes et singent les groupes de musique traditionnelle. Le film est jubilatoire et j’ai eu le plaisir de le revoir dans le cadre d’une étude que j’en fais avec mes élèves de quatrièmes (opération « Collège au cinéma »... Le rôle de l’enseignant est d’amener les jeunes à regarder avec un minimum de recul et d’intelligence certaines œuvres choisies du 7° art).
Outre le plaisir de goûter l’aspect burlesque du film, son ouverture sur d’autres films des années 30 liées à la crise de 29 ou encore ses clins d’œil
à la BD, j’ai réécouté avec plaisir les chansons que j’avais empruntées dans ma mise en scène des pièces de Jack on the Route again ou de Tennessee Club.
Il y avait un moment que je souhaitais voir le film « Welcome ».
Vincent Lindon y incarne avec sensibilité Simon, maître nageur à Calais, qui s’attache à Bilal, jeune Kurde venu prendre des leçons de natation à la piscine. Bilal, qui n’a que 17 ans, espère à tout prix traverser la Manche pour aller rejoindre sa fiancée en Angleterre...
Outre le regard juste que le film donne sur le drame des réfugiés obligés de recourir à des ruses risquées pour tromper la vigilance des douaniers, le film montre particulièrement bien l’hostilité de « l’honnête citoyen ».
Dans l’immeuble où vit Simon, les voisins le mettent en garde et l’accusent de relation pédophile sitôt qu’il accueille Bilal sous son toit. Les menaces vont jusqu’à la délation et Simon se retrouve entraîné dans les cercles de la justice. Il est en effet interdit par la loi d’accueillir chez soi un réfugié...
Cette dimension du film m’a rappelé le petit récit de F. Pavlof « Matin brun » dans lequel l’auteur démonte assez bien les ressorts de la montée du nazisme. La part de responsabilité du citoyen délateur y est particulièrement soulignée en même temps que la part qu’y joue l’indifférence de ceux qui font semblant de ne rien voir.
C’est aussi pour lutter contre cette indifférence que Simon a un soir décidé d’aller plus loin en invitant Bilal et l’un de ses
compagnons de misère à dormir chez lui...
Dans les canyons d'Arizona et du Nouveau Mexique, les romans de Tony Hillerman méditent sur la vieille part indienne du territoire. Ceux de James Lee Burke sur l'immense zone du Sud américain et notamment de la Louisiane.
Les polars américains ont quelque chose de particulier qui tient sans doute aussi à cette présence obscure de l'ancienne civilisation qu'ils mettent en scène sous le vernis social.
Le hiatus est encore plus perceptible quand les forces de la nature s'en sont mêlées et ont fait remonter à la surface le véritable visage d'un pays. On se souvient encore du Cyclone Katrina qui a dévasté la Nouvelle Orléans et jeté les marges de la ville dans un bayou d'une étrange espèce.
C'est dans ce cadre que James Lee Burke situe ses personnages et
notamment la figure de son héros, Dave Ribicheaux, ex-inspecteur de la criminelle de la Nouvelle Orléans et vétéran du Vietnam (incarné par l'excellent Tommy Lee Jones). Le cinéaste Bertrand
Tavernier prend ce roman comme support pour filmer avec application la pesanteur de ce marécage propice à la prolifération du vice, pour souligner aussi la présence des ombres du passé qui
rôdent « dans la brume électrique », hantent les lieux, « poor ghosts » à la manière de celui d'Hamlet, figures tragiques, dérisoires, cyniques, victimes de la politique de
ségrégation, des guerres de sécession.