Le lecteur un peu assidu de ce blog l’a bien compris : Jack London fait partie pour moi de ces écrivains (rares) dont la seule mention du
nom ébranle mon énergie. J’ai ressenti cela en son temps pour Victor Hugo que je ne supportais pas voir critiquer et dont l’œuvre me paraissait mal appréhendée.
La passion pour Jack London est venue plus tard. Au moment où j’étais installé en Ecosse… Je vivais dans une atmosphère propice à
la représentation du « wild » que mettent en scène ses romans. C’est ce « wild » que j’évoquais dans les articles précédents qui a réactivé mon enthousiasme
pour l’écrivain baroudeur auquel j’avais indirectement rendu hommage dans la pièce « Jack, on the route again » en faisant de lui le modèle de toute révolte et de tout
pari pour l’Idéal.
Peut-être plus encore que l’autre Jack, celui de Sur la Route… Plus énergique, plus fort, moins « junkie ».
Il y a environ six mois sortait le livre « Les Chevaux de la mémoire » de mon ami Francis Lepioufle.
C’est avec plaisir que j’avais assisté à la sortie de ce livre et que j’y reviens aujourd’hui à l’occasion de la publication de l’article que Francis a eu la gentillesse de me consacrer dans son
blog il y a quelques jours.
Je suis sensible à la qualité de la lecture qu’il a faite de « Pour y voir Clerc » et j’y retrouve une sorte
d’intimité avec son livre puisque lui aussi consacre à la quête de soi toute une entreprise d’écriture qui passe par l’effarement et la chevauchée à travers les
images.
Il n’est jamais aisé de remonter le temps et d’aller au contact des plaies les plus profondes et des sillons qui se sont
creusés au coeur d’un être. En cela, nos deux livres sont proches, et il y a entre ce qu’il appelle « le wild » et ces « chevaux de la mémoire » une même écume
d’émotion et une même ardeur à serrer le mors de l’écriture pour filer au plus près de ce double qui nous échappe parce qu’il court en même temps que nous, sur une autre plage de temps
et d’espace vers l’intersection de cette vie…
Littérature, écriture et voyage. Comment la lecture et le voyage nourrissent-ils la pensée et suscitent-ils, en même temps que le plaisir, la curiosité, l'écriture ?
Lien vers l'ensemble de mes livres :
http://ericbertrand-auteur.net/