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livres

Jack London : « Le Loup des mers » (1/2), des monstres dans la littérature

Publié le par Eric Bertrand

J’ai souvent eu l’occasion dans ce blog de louer les livres de Jack London et je sors à l’instant encore tout décoiffé de la lecture du « Loup des mers ».

       Le livre est présenté sous un format « littérature jeunesse », ce qui, une fois de plus, traduit la mauvaise appréciation de la hauteur de vue des livres de l’auteur. Il y est question de pleine mer, de monstres et de tempêtes, autant de thèmes proches de ceux de Hugo dont j’ai souvent parlé dans mes ouvrages et le blog.

      A la différence que les monstres chez Hugo sont liés au romantisme de l’époque et renvoient à une vision cosmique et fantasmagorique de l’univers. Chez Jack London, le monstre est incarné par un être redoutable, le capitaine d’un vaisseau baptisé « le Fantôme ». Il tire ses traits de la sauvagerie du milieu et de la rudesse de ces brutes qui lui servent d’équipage et qui n’ont pour toute idée que de massacrer le maximum de phoques pour en extraire la peau. Loup Larsen est galvanisé par cette fiole qui balance en haute mer et qui se compose de la démesure d’un tempérament, nourri de conceptions philosophiques qu’un Nietzsche n’aurait pas reniées…

      Je reviendrai demain sur le thème principal du roman qui correspond tout à fait à ce goût du « wilderness » si souvent évoqué ici…


Loft History 2084 (2) : indécence.

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Lampedusa : jeunes femmes de Sicile dans « le Guépard » et dans mon souvenir (2/3)

Publié le par Eric Bertrand



J’évoquais hier un extrait du Guépard (p201 de l’édition Point Seuil). Relisons-le aujourd’hui à la lumière de ce que j’ai vécu et constaté.

             Sans vouloir être méchant (qu’on lise les pages qui suivent et l’écoeurement du Prince devant cette société finissante qui tourne autour de lui : Son dégoût céda la place à une grande compassion pour tous ces êtres éphémères qui tentaient de jouir du mince rayon de lumière accordé à leurs yeux, entre les ténèbres qui précèdent le berceau et celles qui suivent les derniers spasmes…) Sans vouloir être méchant donc, et porter sur les comparses de cette époque un regard aussi cruel que celui de Lampedusa (cela ne se passait tout de même pas en novembre 1862, et les jeunes filles invitées aux repas de fiançailles n’étaient pas - à ma connaissance - les rejetons de mariages interlopes), je ne céderai pas non plus à la facilité de l’émerveillement rétrospectif !

             Je dois dire en effet que je retrouve dans mon souvenir un peu de ce « teint olivâtre » et de ce « zézaiement » augmenté par la piteuse pratique d’un français famélique, emprunté aux couloirs des collèges. Il faisait déjà chaud dehors et ces gros pétales de féminité naissante, gonflées dans les calices des familles en place, ne songeaient qu’aux siestes de l’été et aux patisseries grasses et écoeurantes que prodiguaient sous leurs yeux déjà fanés des garçonnets vêtus de noir, sveltes et empressés comme des torréros devant des bêtes sans vigueur et sans cornes.  

L'Homme à la tête de chou et au coeur d'artichaut (4) : "le clan la Cagoule"

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Lampedusa : jeunes femmes de Sicile dans « le Guépard » (1/2)

Publié le par Eric Bertrand

            

Il y a, avec les livres qu’on aime, une perpétuelle « familiarité ». Ils sont posés là, pas loin, on les côtoie, on les fréquente, on les croise, parfois, on les ouvre à nouveau, au hasard d’une page.

            Le lecteur se souvient de mes « fréquentations » siciliennes relativement à l’écriture du Ponton, parmi lesquelles Lampedusa. La peinture que ce roman offre de la société sicilienne me ramène à des épisodes vécus dans les salons d’une famille de la haute bourgeoisie qu’avait fréquentée ma sœur il y a de cela quelques années.

            Au titre de grand frère de la fiancée, j’avais eu l’occasion de pénétrer ces cercles un peu fermés dignes de la société décrite par Lampedusa. Je laisse la place à sa plume, c’est au début du chapitre sixième…

Les femmes au bal ne lui plaisaient pas davantage… en ce temps-là, les fréquents mariages entre cousins, dictés par la paresse sexuelle et les calculs terriens, le manque de protéines dans l’alimentation, aggravé par l’abondance des amylacés, l’absence totale d’air frais et de mouvement, tout avait rempli les salons d’une foule de fillettes basses sur pattes, invraisemblablement olivâtres, insupportablement zézayantes. Elles passaient leur temps collées les unes aux autres, lançant en chœur leurs appels aux jeunes gens effrayés. Elles semblaient n’être là que pour servir de repoussoir à trois ou quatre belles créatures qui, comme la blonde Maria Palma, la magnifique Eleonora Giardinelli, passaient en glissant, cygnes sur un étang rempli de grenouilles.

              Il me faut revenir demain sur cet extrait et ses implications personnelles.


l'Homme à la tête de chou et au coeur d'artichaut (2) : folie au Kangourou club.

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Jack London, Joseph Conrad et Victor Hugo

Publié le par Eric Bertrand

         L’idée d’un travail sur cet écrivain est en train de germer dans mon esprit avec la même impérieuse nécessité que celle que j’avais ressentie lorsque j’avais voulu écrire sur « l’Homme qui rit » ou sur « les Travailleurs de la mer »…
         Produire un travail de nature universitaire m’a toujours profondément ennuyé. Ce qui sent la poussière et la sueur de cabinet me rebute. Mais plonger dans la mer avec Gilliatt, remonter les chemins de la Green-Box avec Gwynplaine et Ursus, ça, c’est quelque chose !... Il y a un autre écrivain qui me tenterait, son père traduisait en anglais « les Travailleurs de la mer » : c’est Robert Conrad ! 

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Jack London et Martin Eden

Publié le par Eric Bertrand

           Ce retour à Jack London se traduit pour moi actuellement dans la relecture de « Martin Eden » et probablement dans la programmation de l’étude de « L’Appel de la forêt » dans une de mes classes. « Martin Eden » est une œuvre fascinante et d’une richesse extraordinaire.
           Je dirai en deux mots qu’elle met en scène un auteur nommé Martin Eden qui est le double de Jack London et qu’elle nous fait parcourir les tourments de la création littéraire tels que les a vécus cet aventurier marginal dont l’écriture dérangeait les milieux intellectuels et bien pensants par la force et la rage de sa nature même.
            Qu’on lise par exemple cet extrait du chapitre 9 : « Ce fut alors que, dans un élan d’inspiration, naquit son grand projet. Il écrirait. Il serait les yeux qui font voir le monde, les oreilles qui le font entendre, le cœur qui lui donne l’émoi. Il écrirait sous toutes les formes : de la poésie, de la prose, des romans, des récits et du théâtre comme Shakespeare (…) » Quel beau programme, si riche en connotations !

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