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livres

“Au bord de l’eau”, à Wick

Publié le par Eric Bertrand

              Avant de commencer dès demain le reportage sur ce séjour passionnanteen Ecosse, je reviens sur un épisode concernant la promotion du Ceilidh dans ses terres originaires de Caithness. On sait que l’éditeur avait envoyé un paquet de livres dans cette perspective, voyons comment j’ai utilisé le stock…

 

              Sous la recommandation de Rena, je suis passé mercredi 17 juillet au restaurant “Au bord de l’eau” tenu depuis une dizaine d’années par un Français qui s’est installé au bord de la rivière Wick et qui propose des plats français. Daniel Chrétien m’a aussitôt demandé de lui dédicacer quatre exemplaires de l’ouvrage et il en a mis en exposition une dizaine d’autres accompagnés des documents de présentation écrits en anglais.

              Le reste du stock est confié à la bibliothèque de phare de Noss Head, je reviendrai sur ce lieu riche et fascinant au cours du reportage… J’ai aussi vendu un livre à l’une des responsables de la bibliothèque de Wick qui étudie le français et qui est enthousiaste à l’idée de travailler sur ce support. Voici, à chaud, son témoignage.

 

              “We have begun to work on your book..... I will attempt to translate 1 page at a time.  I will then read aloud in French to Sylvie also offering her my translation which she will correct.  It will an ongoing slow process.

              I wanted to say that I like how you have described The Old Man of Hoy as a dagger of red rock sharpened by the waters of the sea.  This dagger reminds me of the dagger used by Lady MacBeth to murder the King as it was red with blood, and also the bloodied daggers and swords used by the invading vikings.”


 

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Quelle mémoire ? Annie Ernaux (3/3)

Publié le par Eric Bertrand

          Le livre d’Annie Ernaux revient sur mai 68 et montre aussi qu’il n’y a pas de mémoire sans mémoire collective. Pour pouvoir s’attacher à un livre autobiographique, le lecteur doit en effet, selon l’expression employée par Finkelkraut « écrire à côté ». Dans ce cas précis, l’écrivain mêle le politique à sa propre histoire personnelle et à celle de ses proches forcément bousculée par « les événements ».

            Pour y voir Clerc s’attache à d’autres dimensions, celle du familial, du sentimental et de l’imaginaire, autant de moyens de coller à une enfance puis à une adolescence marquée par certains motifs reproduits dans l’âge adulte. Qu’en est-il alors du politique ? Du sociologique ? Pas grand-chose, il est vrai, ce qui montre que tout travail autobiographique opère des choix et qu’au risque de la dispersion, il vaut mieux choisir cette voie.


Loft History 2084 (7) : lofters et Ionesco...

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Emietter le vécu : Annie Ernaux (2/3)

Publié le par Eric Bertrand

A une remarque de Finkelkraut qui évoque le séminaire de Roland Barthes dans lequel ce dernier évoque deux types de narration, celle qui englobe et celle qui émiette, « l’album » que l’on feuillète… Annie Ernaux affirme qu’elle envisage davantage son livre comme un « album ».

La réalité s’offre ainsi à la mémoire et en aucune façon comme un tout qu’il faudrait organiser. A la métaphore de l’album, j’ai proposé celle de la cassette ou du CD dans « Pour y voir Clerc », dans la mesure où, dans ce cas présent, le passé se déplie de manière tout à fait fortuite à partir de plages musicales…

Loft History 2084 (6) : la bêtise à l'honneur...

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Ecrire sur soi : Annie Ernaux (1/3)

Publié le par Eric Bertrand

Le travail d’Annie Ernaux m’intéresse depuis que j’ai lu ce beau témoignage sur son père que l’écrivain a livré dans la Place. Vient de paraître les Années et Annie Ernaux était invitée sur France Culture récemment. Elle s’exprimait au sujet de ce qu’elle appelle une « autobiographie impersonnelle », ce qui constitue un bel oxymore dans le genre de ceux qui me plaisent…

En effet, cette figure de style qui associe deux termes contraires ne constitue pas seulement une figure, elle a souvent le mérite de signifier une vérité plus profonde : à savoir, et c’est ce qui me touche dans le travail autobiographique auquel je me suis moi-même livré, qu’elle montre qu’un écrivain, quand il se penche sur son passé, interpelle en même temps le passé de ses lecteurs. Et l’écriture (la lecture) devient alors une opération magique…

Loft History 2084 (6) : cours de bêtise...

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Jack London : « Le Loup des mers » (2/2) : du loup au chien et du loup de mer à l’écrivain

Publié le par Eric Bertrand

       

      De quoi est-il question dans ce roman ?

      Tout commence par le naufrage du narrateur, frêle et distingué écrivain qui est sauvé par « le Fantôme », goélette qui croise dans les eaux au large de San Francisco. Au moment où le jeune homme demande à ses sauveurs de bien vouloir le déposer sur la berge, le capitaine, Loup Larsen, lui rit au nez et lui impose d’entrer à son service comme mousse à bord de ce bateau qui part pour de longs mois à la chasse aux phoques.

      Commence alors l’Aventure en haute mer et dans les eaux froides de l’hémisphère nord. La version maritime des romans du Yukon et du Klondike, et le plongeon dans les thèmes chers à Jack London : ceux de l’Appel sauvage et du ballotement entre la civilisation et la sauvagerie.

      Cet écrivain cultivé et civilisé, n’est-ce pas la figure idéale vers laquelle tendait, à ses débuts, l’auteur de Croc blanc, quand il était en quête de reconnaissance ? Cette brute sauvage et sans morale, ce loup primitif, n’est-ce pas encore ce jeune homme venu du « peuple d’en bas », et qui s’imposait à ses semblables par la force de ses poings ?


Loft History 2084 (3) : corruption de Big Brother

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