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livres

Le Voyageur de la Toussaint (4/7) : le contexte historique

Publié le par Eric Bertrand


             L’un des intérêts de ce livre, c’est de situer ses personnages et son intrigue dans un La Rochelle sombre, comme si l’espace était imprégné par le climat de l’Occupation. Le lecteur perspicace ne peut en effet pas faire l’économie de cette réalité de l’écriture. Simenon a écrit « le Voyageur de la Toussaint » en 1941 et cette « pression » de l’Histoire se perçoit dans l’univers fictif qu’il crée.

- A travers l’évocation des notables de La Rochelle, le roman met en scène des hommes politiques sans foi ni loi qui tiennent les ficelles des affaires. Pas de conflits sociaux, pas de crises, tout se fait en douceur par une « douce collaboration » entre les maîtres et les serviles…

- Il reproduit pour les mettre à distance les leitmotivs de l’esprit de Vichy : « Travail, Famille, Patrie » : qu’en est-il de l’image de la famille ? Elle est trouble : d’un côté, cette famille idéale à laquelle s’accroche Gilles, le héros, famille perdue et rêvée… De l’autre, cette famille réelle, cette autre mère corrompue qui assassine pour sauver son fils (la tante Eloi, sœur de la mère de Gilles)

              Gilles se marie mais son mariage est aussitôt voué à l’échec, l’Epouse est une petite écervelée qui se démarque de la femme rêvée et qui participe à sa façon à la « mascarade » des familles. A sa façon, Alice renvoie à toute cette jeunesse dépravée que le régime de Vichy veut mettre au pas. Bob, le fils de la tante Eloi en est le meilleur représentant.

Il ne faut pas voir en Gilles non plus le héros idéal, incarnant les idées de Travail et de régénération de la nation ! Il est plutôt du côté du rêve et de la marginalité !

 

 

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Le Voyageur de la Toussaint (3/7) : la trame du roman

Publié le par Eric Bertrand



            De quoi est-il question dans ce roman ? Allons à l’essentiel, il est toujours difficile et réducteur de résumer un roman policier (d’ailleurs, la notion même de « roman policier » me paraît fort hasardeuse)

            Un soir de Toussaint, Gilles Mauvoisin, jeune homme de 18 ans, entre dans le port de La Rochelle. Il arrive de Norvège où ses parents sont morts tragiquement. La nouvelle qu’il est héritier de la fortune de son oncle Mauvoisin vient bouleverser sa vie.

            Cet événement génère deux objectifs que le héros va poursuivre :


- S’affirmer dans le microcosme de La Rochelle, contre la pression des autres (notamment par rapport à ses relations avec sa tante Colette et avec la cellule des notables). La Rochelle des années 1940 est présentée comme une petite ville de province enclavée et controlée par un petit cercle impénétrable de notables ripoux.

- Commencer une relation avec la jeune Alice et mener son enquête à propos des dossiers cachés que les autres veulent étouffer.

          Des obstacles s’opposent à l’accomplissement de ces objectifs : complot des notables, déception du mariage de Gilles avec Alice (maraige déplacé à Esnandes).

          Les soupçons qui pèsent sur le docteur Sauvaget (amant de Colette) relancent l’action. Aurait-il empoisonné sa femme ? Et, plus largement, Colette et Sauvaget seraient-ils impliqués dans l’empoisonnement de l’oncle ?

          Colette est en danger et la découverte des dossiers la sauve. Gilles met tout en œuvre pour aider celle pour laquelle il ressent un sentiment trouble. Les notables de La Rochelle, comme on pouvait le soupçonner, sont mouillés dans des affaires troubles, et le coupable n’est pas celui qu’on croit…


 

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Noter le dernier album de Julien Clerc (2/2)

Publié le par Eric Bertrand


Old harbour near the croft house...

-FRERE ELLE... : M:8 T:7 R: on est, dans ce texte particulièrement, comme souvent dans les chansons de julien, du côté de l’étrange. Tout ne peut s’expliquer, et le texte s’impose à la conscience par fragments. La voix est retenue et convient à l’intimité de ce moment musical.

-SOUVENEZ-VOUS : M:9 T:9 R: j’ai en mémoire la chanson que Souchon a consacrée à Sagan. Ce thème me plaît bien et l’ambiance qui se dégage correspond bien à ce à quoi j’associe le « Bonjour tristesse ». En plus, un climat d’insouciance que j’apprécie, cette volonté qui prend parfois de tout laisser tomber et de glisser en Ford Mustang ou en Jaguar Type E sur le vernis de la vie facile.

-FORCEMENT: M.5 T: 1 R: texte particulièrement pauvre sur un thème qui aurait pu susciter d’autres mots. Et puis la voix en intro m’insupporte !

-LA RUE BLANCHE : M:7 T:6 R: chanson agréable à écouter.

 -DERANGER LES PIERRES :M:10 T:10 R: grand moment de l’album, la chanson accède à un degré élevé, poésie, profondeur, et le double vecteur de la voix et de la musique pour assurer l’élévation !

-DORMEZ : M:9 T: 8 R: texte intéressant qui associe les mots de l’émotion aux mots de la berceuse. La nature palpite autour de ce cœur inquiet, qui reçoit et écrit et qui, en même temps, se souvient des mots simples et apaisants des berceuses.

-TOBOGGAN : M:8 T:7. Chanson plaisante, sans plus.

-LE JUGE ET LA BLONDE : M:9 T: 8 R. Bon effet d’entrainement, le mécanisme de la chanson et du texte prennent. Bon effet conclusif pour ce disque.


Scène en contrepoint sur la plage : comment parler d'amour ?

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Noter le dernier album de Julien Clerc (1/2)

Publié le par Eric Bertrand

Croft House in the wild !

          Petite parenthèse dans le jeu des citations…

          Proposer une note pour évaluer les textes  (T) et les musiques (M) des chansons du dernier album de Julien Clerc, « Où s’en vont les avions ? » … On peut remettre en cause ce principe qui a été suggéré dans le forum consacré à Julien Clerc auquel je participe depuis la publication de Pour y voir Clerc. Je me suis cependant livré à l’exercice, en accompagnant la note d’un commentaire. Je propose de publier « les résultats » en deux étapes.

LA JUPE EN LAINE : M:2 T:0. R : Depuis le début je ne la supporte pas, texte vide !

-RESTONS AMANTS : M:10 - T:9. R : Pour moi, le début de l’album. Une réussite, notamment parce que j’y retrouve cette marque de lyrisme et d’exaltation si particulière à Julien.

- OÙ S'EN VONT..: M: 5 - T:5 - R: texte et musique un peu fades.

-SOUS SA GRANDE OMBRELLE: M:10 T:8 R: la musique est agréable, la voix bien en valeur et le texte plaisant.

-APPRENDRE A LIRE: M:9 T:9 R: beau texte tout en nuances et traits subjectifs. La musique accompagne très bien, dans ses volutes, cette méditation amoureuse.

-UNE PETITE FEE: M:10 T: 9: texte subtil, qui introduit du merveilleux dans le quotidien. Un côté shakespearien, si on va du côté de la forêt du « Songe d’une nuit d’été ». Et la musique facilite cet étourdissement de la fantaisie.

 


Les commères viennent rompre l'intimité !

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Inquiétude pour les livres !

Publié le par Eric Bertrand

Ecrire, publier, lire… Nobles actions qui semblent se débattre toujours davantage par les temps qui courent. Je me suis à l’occasion exprimé sur ce sujet à propos de séances de signatures ou autres rendez-vous manqués…

        Je rappelle la difficulté aujourd’hui en citant le discours de l’un de mes contacts qui est éditeur et dont la confidence donne à réfléchir à tous ceux que le livre intéresse…

Nous venons de sortir notre onzième livre et je n'ai pas un seul sou en caisse : plus une seule vente de livres depuis un mois plein : je réalise quelques ateliers d'écriture qui me permettent ... d'éponger les dettes de la maison qui porte mon nom (bien involontairement d'ailleurs : à l'origine les premiers militants, aujourd'hui tous égayés dans la nature du fait de la crise économique, les premiers militants ont trouvé que mes prénom et nom "'étaient vendeurs")...

 

Vendeurs : les petits éditeurs tirent tous la langue "grave"(comme écrivent les djeunes) car le groupe Lagardère, marchand d'armes, détient maintenant de 80 à 90 % du marché du Livre, c'est à dire toutes les principales maisons d'édition ayant pognon sur rue et TOUS LES DIFFUSEURS ET DISTRIBUTEURS : plus de place donc pour les petits éditeurs en librairies et bibliothèques, plus la moindre place, restent les quelques salons du livres, les éventuels comités d'entreprise, les cantines publiques de salariés et ... la vente directe sur site ... mais les résultats, sont, vous le notez, CATASTROPHIQUES ... mon épouse a un salaire correct ce qui nous permet de vivre tous les deux grâce à sa paye, c'est un choix que nous avons fait tous deux voici deux ans, quand j'ai créé ma maison d'édition (par militantisme), ce fut notre forme de résistance à la connerie mercantile de plus en plus tangible, mais je suis ACTUELLEMENT un (très) grand privilégié car LA MISERE EST A L'ORDRE DU JOUR ET L'EDITION INDEPENDANTE DE LIVRES (COMME DE PRESSE) EN PERIL SI ELLE NE PREND PAS LE TOURNANT DE L'INTERNET, avec des TIRAGES A LA DEMANDE ....

 

Highland stream near Tongue in Sutherland.

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