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Prince in the heather

Publié le par Eric Bertrand

              C’était un soir de juin, les derniers assistants qui m’avaient accompagné cette année-là s’apprêtaient à quitter les Highlands. Dernière réunion mélancolique du côté d’Ulapool… Nous avions gravi un « ben » qui dominait la mer, face aux îles Hébrides, et comme le soleil était chaud, la bruyère tiède, nous nous étions allongés. « Prince in the Heather » : tel était le titre d’un livre que je parcourais à ce moment. Et c’était bien cela… je pensais que nous avions l’air en effet, en cette fin de saison, rassasiés des plaisirs de l’aventure, de « Princes in the heather »…
 
              Un peu comme ce premier matin de l’arrivée au cottage… C’est vendredi matin, j’ai quitté vers huit heures la petite maison isolée. La lande est tout autour. Un sentier longe un torrent, « le Torran water » qui se transforme en « Cnoc glas water ». Il mène au loch Caluim… Le lecteur s’aperçoit déjà que nous nageons en plein gaélique !
               Le vent est fort. Souffle à la face. 10°. La terre est trempée. En courrant, je scrute l’horizon. Sur le sentier, des empreintes de chevreuil. Le soleil  parvient à percer et m’éclaire la « cnoc » d’un éclat mordoré.
               Un paysage suspendu, comme une tenture d’apparat. Accueil de la lande. Je m’avance recueilli dans le silence profond de cette immensité désertique. Et puis tout à coup, un roulement qui vient du fond de la lande. Le galop d’un cerf qui s’arrête à trente mètres de moi. Sa robe est mordorée, épouse les teintes du paysage. Ses bois brillent comme une couronne. Il m’a aperçu, me regarde de haut. Puis il s’évanouit, en même temps que les nuages. Le soleil fait cligner les yeux.

HPIM0786.JPG

First view from the cottage...

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Ecosse : aéroports

Publié le par Eric Bertrand

Le départ vers les Highlands est toujours une aventure, quel que soit le moyen de locomotion choisi... C’est ce que suggère la tirade de Diana dans la scène 3 de l’acte 1 :
 
« Diana : (S’allongeant à même le sol comme sur la banquette d’un wagon. Long soupir) Dans le Londres-Edimbourg, j’ai trompé l’ennui, huit heures d’affilée !... Et dans le Edimbourg-Inverness, cinq heures d’affilée, la banquette chavirait et me donnait la nausée…Et dans le Inverness-Wick, cinq heures d’affilée, la tête comme un cargo dans une marée noire… Bouh !... Je me suis réveillée dans le coaltar ou dans les nues !... »
 
              J’ai longtemps pris le car au départ de Lyon. Parfois le train, la voiture… Mais, pour une si courte et intense période, l’avion s’impose. Il n’y a pas de ligne directe entre Nantes et Inverness mais transit par London Gatwick et beaucoup d’attente au cours de ce transit…                 L’occasion idéale pour rédiger les notes et impressions de voyages (matière première de ce blog) et pour écrire des « fragments ».
              Parmi ces « fragments » (ne perdons pas de vue le principe même de ce blog, à savoir la réalisation progressive de la pièce !), celui qui concerne le spectacle à venir : Arlette m’a demandé de lire un texte en appui à la musique jouée en début de spectacle. Je me suis inspiré de la chanson « hame » de Silly Wizard qui figure au programme et en ai adapté les paroles, afin de souligner certains motifs et d’obtenir quelques variations. Voilà cette page :
 
Hame, hame, o hame, hame where I’ll be,
Hame, hame, o hame, hame in my hame country
Where the birds fly the moors
In the bonnie noon tree
 
Hame, hame, o hame, hame where I’ll be,
And the ruins, and the standing stones,
And the cairns and the rocky landscapes
And the cliffs and the crofts
In the bonnie noon tree
 
Hame, hame, o hame, hame where I’ll be,
With the red deers, and the seals,
And the golden eagle and the bonny moorhen
Which are running in the heather
In the bonnie noon tree.
 
Hame, hame, o hame, hame where I’ll be,
I go through a wild space
Covered with purple colours and smelly peat
The roofs of the crofts and dreaming smoke
In the bonnie noon tree.
 
              On notera que ce texte est proche dans sa thématique de celui que je dirai en gaélique et que je le prononcerai « à l’écossaise » au tout début et à la fin du spectacle.

 Wick Airport : the final destination ! But we'll come by car up to Wick !

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Retour des Highlands et du cottage

Publié le par Eric Bertrand

Je reprends aujourd’hui le clavier puisque mes problèmes de connexion semblent s’être résolus pendant mon absence. Comme je l’indiquais d’Inverness, j’ai beaucoup de choses à tirer de mon carnet de notes et notamment en relation à la fois avec le Ceilidh et les Highlands… Amateurs de cette région, bienvenue ! En attendant, je mets en ligne aujourd’hui l’article que je n’avais pu envoyer au jour du départ…
 
              J’interromps là cette série sur les mystères écossais. D’autres chapitres sont prévus et je les reprendrai bientôt, après mon retour des Highlands. C’est le moment idéal pour revenir sur le territoire du « Master of Caithness » ! Alors, quelles perspectives ?...
              Pas de connexion pendant mon absence bien sûr. La nature sauvage reprend ses droits… Le voyage est prévu du 25 (ce soir même) au 5 mai… Retrouvailles avec les terres, je prends la voix de Heather pour le dire…
 
« C’est le ciel des Highlands, c’est la lande du Caithness et les odeurs de tourbe qui voltigent dans l’air ! Je suis chez moi, Max ! »
 
              Mais aussi avec les amis, les gens sympathiques du Caithness : il y a une chanson populaire qui dit « you will always be welcome in Caithness », le clan Sinclair, les gens d’Ackergill … Des photos des châteaux afin d’éventuellement compléter le diaporama prévu pour la scène. Et puis l’achat de quelques accessoires supplémentaires, une cravate pour Sheumas, des chaussettes avec le « thistle », peut être une « Bonnie prince Jacket »… La promotion du Ceilidh (j’apporte un stock de livres qui m’ont été commandés). Et puis respirer l’air écossais, s’en imprégner davantage afin d’en faire souffler le vent sur la scène le mois prochain car le compte à rebours a commencé.
               Garantie de souvenirs à mon retour ! A bientôt !

That's the marvellous place ! Right in the moorland for eight days...

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Départ pour l'Ecosse

Publié le par Eric Bertrand

Juste un petit mot sur le départ. Pas de photos, pas de commentaires particulier (difficultés insurmontables de connexion en ce moment) Juste le temps de  dire que je retourne aux sources, "in my land"...  Comme dit Heather dans "le ceilidh", " c'est le ciel du Caithness, c'est la lande du Caithness et les odeurs de tourbe qui voltigent dans l'air, je suis chez moi Max"... Retour autour du 6 mai, je vous tiendrai informés ensuite... Mais au programme des rencontres, lesSinclair, les gens d'Ackergill et les amis et les châteaux... Le "Ceilidh" sur la sellette en tout cas, beaucoup de livres me sont commandés, la valise est lourde ! Et puis il faudra que j'en parle en anglais !

A bientôt à tous pour un retour des Highland !

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Nessie at breakfast

Publié le par Eric Bertrand

http://www.nessie.co.uk/
              Le fameux Nessie, bien évidemment ! C’est l’attraction du lieu et les gens en parlent avec malice. Ces dernières années un « monster exhibition centre » a été monté dans le village de Drumnadrochit et il répond de façon assez pertinente aux diverses questions « pratiques » qui se posent à propos du vieux « cheval de mer » qu’avait vu jadis (6° ou 7° siècle) San Colomban. Il déchaîne les passions ce monstre !
              Le Loch Ness est majestueux. Immense lac qui s’étend sur une quarantaine de kilomètres dans un secteur de vieilles montagnes. Quand la bise souffle et engourdit les branches, penchées sur la petite route qui longe, c’est l’aube des temps. En cela, l’esprit de la créature antédiluvienne souffle le respect. Les gens roulent l’oeil braqué sur les eaux du lac. Elles sont profondes, 400 mètres par endroits, tourbeuses et agitées. D’épais nuages passent là-dessus et prolongent sur la surface l’ombre des ruines d’Urquart Castle qui domine l’endroit le plus stratégique (et touristique !), à environ 8 miles de Drumanadrochit.
              C’est là que j’avais donné rendez vous à Nessie un beau matin de juin, à cette période enchantée de l’année où, à cette latitude, le soleil (quand il daigne se montrer !), ne se couche pas longtemps ! L’inconvénient, c’est qu’en juin, les touristes commencent sérieusement à affluer. Japonais, bridés par le plaisir de mitrailler dans ce coin d’Europe cliché, Chinois, dragons de Komodo sur le ventre, sanglés d’appareils photos, Américains bardés pour « faire l’Ecosse en sept jours »…
               Il fallait donc arriver avant tout le monde. Bed and breakfast à Drumnadrochit, veillée avec un couple de Gaëls originaires de Skye. Je les avertis : demain, pas de breakfast avant neuf heures, ne vous inquiétez pas, je ne me sauve pas pendant la nuit, mais je me lèverai à 3heures et sortirai discrètement…
               Il fait beau. Le soleil perce quand j’arrive devant le château autour de 4heures du matin. Pas un bruit. « Embrasser l’aube d’été » comme dit Rimbaud. Beaucoup de voiles et de scintillements sur le miroir des eaux. Pinceaux de lumière. Maquillages sur la joue des fleurs. Les oiseaux s’ébrouent. Lever de rideau sur le lac, mais pas de monstre.
              Je reviens vers 8heures au bed. Mon hôtesse m’accueille : « Did you see Nessie at breakfast ?” Façon sympathique de présenter le monstre familier que son mari m’a dit avoir vu un jour : « Ulinich Loch Nich » en gaélique !

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One june morning on the shore of Loch Ness (collection personnelle)

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