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La force symbolique du kilt

Publié le par Bertrand

 
             J’ai revu avec plaisir le film « Brave Heart » qui rend hommage à l’un des héros de la nation : William Wallace ! Les Ecossais ont gardé un sens profond de leur histoire et tous ceux qui se sont battus pour l’honneur et l’indépendance ont droit à une place de choix dans leur panthéon. J’ai des amis écossais qui m’ont dit qu’au moment où le film est sorti, les gens applaudissaient dans la salle…
              Depuis Ossian, puis Walter Scott et Robert Burns, on trouve dans toutes ces romances qui mettent l’accent sur un héros du pays les mêmes valeurs : la force physique, la générosité, la bravoure, l’esprit de liberté, la mélancolie, l’enthousiasme et … le kilt ! Le kilt est l’enveloppe du mythe… Le kilt est le signe de reconnaissance du Highlander.
              Très élégant, très commode à porter dans les contrées humides où les chemins et la bruyère détrempés mouillent le bas d’un vulgaire pantalon. Et puis il indique l’origine familiale et le fief, bref, le clan ! Car en Ecosse, chaque région est marquée par la présence d’un clan dominant. Dans le Ceilidh, Sheumas le rappelle au public :
 
Même si, cette année, pour des raisons professionnelles, je me suis installé à Londres, je reste au fond de moi profondément écossais comme vous autres. Mes ancêtres sont originaires de l’île Harris, dans les Hébrides. C’est pour cela que je porte le tartan des Mac Leod of Harris.
 
              Pas étonnant donc si l’Angleterre, chaque fois qu’elle parvenait à soumettre l’Ecosse, interdisait aux habitants le port du kilt comme elle interdisait la langue gaélique.
 
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Le port du kilt

Publié le par Bertrand

Ceux qui sont friands de clichés, de stéréotypes concernant les peuples considéreront à juste titre qu'une pièce de théâtre sur l'Écosse sans cornemuses et sans kilts n'est pas une pièce de théâtre sur l'Écosse ! Entendons-nous bien ! Je ne cède pas à la tentation du folklore : s'il y a effectivement dans le Ceilidh, un kilt et un joueur de cornemuse, c'est parce que je considère ces deux éléments là comme des éléments fondateurs…
              J'ai déjà évoqué la difficulté que nous avons eue à trouver avec Arlette un joueur de cornemuse. Il semble à présent que notre problème soit réglé. Affaire à suivre… Je ne parle pas de la cornemuse qu'on entend aux arrivées dans les aéroports, ou dans la rue quand on se promène à Édimbourg, Inverness et tous les lieux touristiques. Je pense à la cornemuse mélancolique, celle que l'on entend parfois dans la lande parce qu'un sonneur a eu la bonne idée de venir s'isoler dans ce cadre qui convient le mieux.
              Quant au kilt, le vêtement d'honneur du Highlander, il convient de ne pas l’escamoter. On trouve chez Jules Verne dans le roman le Rayon vert qui se déroule en Écosse, (chapitre deux) la description suivante du parfait Highlander :
 
Invariablement vêtu du costume traditionnel des montagnards, il portait la toque bleue bariolée, le kilt en tartan qui lui descendait jusqu'aux genoux par-dessus le philipeg, le pouch, sorte de bourse à longs poils, les hautes jambières, maintenues sous un losange de cordons, et les brogues de peau de vache, dont il faisait ses sandales.
 
              Je vais consacrer plusieurs articles à cet attirail ( le sporan et le skean dhu, la bonnie prince jacket, les brogs, les chaussettes avec le thistle…) qu’on trouve chez tous les kiltmakers (et à des prix exorbitants…) : d'abord, j’évoquerai le symbole que le kilt  représente, ensuite, la signification du tartan, enfin, comme dans les publicités qui annoncent le vêtement, je me livrerai à l’objectif du photographe pour, en même temps, relater mes péripéties en kilt ! Car je suis l’heureux propriétaire d’un kilt depuis 1986, le kilt des Mac Leod (il faudra d’ailleurs que je m’explique sur le choix de mon clan !)…
 
PS : pour les fidèles du site de l’atelier, Jenny a effectué dimanche une petite remise à jour avec notamment quelques photos … http://www.atelier-expression-artistique.com

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Ossian ou James MacPherson

Publié le par Bertrand

         J'ai déjà fait mention dans ce blog de la grotte de Fingal. Elle est située dans l’Ouest de l'Écosse, sur une petite île nommée Staffa (au large d’Iona et de Tobermory), à laquelle on peut accéder en bateau. Sur cette île, s’ouvre une sorte de caverne d’une soixantaine de mètres de hauteur, soutenue par ce que le géographe appelle des « orgues basaltiques » : la mer s'y engouffre en clapotant, ce qui produit cette rumeur presque musicale qui inspirera au musicien Mendhelsonn sa fameuse « Grotte de Fingal ». Fingal est l’un de ces héros de l’épopée antique prétendument écrite par Ossian, le vieux barbe écossais, « l’Homère du Nord ».
         En 1760, à Edimbourg, paraissait une plaquette de poèmes en prose intitulée Fragments de Poésie Ancienne, recueillis dans les Hautes Terres d’Ecosse, et traduits de la langue gaélique ou Erse. Il faut rendre hommage à cet Ecossais rusé qui a su répondre en son temps aux nouveaux besoins de sa génération… Il prétend en effet à la fin du XVIIIe siècle, avoir découvert dans l'extrême nord-ouest de son pays d’étranges textes écrits en langue gaélique qu'il attribue à Ossian, barde celte du IIIe siècle. Belle histoire qui comble aussitôt les rêves de l’Ailleurs et le vertige d’une Histoire renvoyée à l’aube des temps. Ossian parle de héros immenses, de pierres dressées dans la lande, de créatures énigmatiques, de silhouettes évanescentes vivant dans des châteaux dressés sur les gouffres. C’est tout Girnigoe ça, c’est tout Ackergill et sa Green Lady !
         Tout n’est en fait que supercherie ! Macpherson a simplement cherché à donner un cadre à ses rêves romantiques… Il faut bientôt se rendre à l’évidence ! Ossian n'a jamais existé. Les héros d’Ossian ne sont que les chimères d’un esprit mélancolique… Macpherson doit avouer la mystification. Notons tout de même que la promotion de son œuvre s’est faite via la figure médiatique du vieux barde ! Bel effet de marketing !
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Anywhere out of the world (Ch.Baudelaire)

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Journée portes ouvertes

Publié le par Bertrand

Seconde parenthèse avant de retrouver Ossian demain. Elle est liée à la répétition qui vient d'avoir lieu comme indiqué dans une salle de classe. Cinq sur huit des acteurs étaient présents, les autres étaient empêchés. Dans une atmosphère très décontractée, nous avons pu ajuster certains moments de la pièce et profiter du passage de nombreuses personnes intéressées, certains se sont même assis, ont commenté, suggéré. L’après midi, Jenny, Françoise et Angeline ont mis au point leurs ballets jazz et tout s’est bien passé.
              C'était donc l’occasion de montrer les coulisses du théâtre au lycée. Le principe est de diffuser la pièce et de la rendre accessible le spectacle dont la date approche. À ce sujet, j'ai mené deux actions au sein de l'établissement : à l'occasion du bac blanc de français, j'ai proposé dans le corpus des textes donnés à étudier, un extrait du Ceilidh. Il s'agissait de la scène quatre de l’acte un qui se joue entre Rebecca et Ronald. Le texte trouvait sa place dans un ensemble qui donnait à réfléchir sur les scènes d'affrontement où un personnage est jaloux et l'autre tente de se défendre.
              D'autre part, le proviseur adjoint a préparé une circulaire destinée aux professeurs de lettres et d'anglais du lycée afin que les collègues préparent leurs élèves à assister à la représentation. J'ai ajouté à cette circulaire un texte de deux pages visant à exposer dans ses grandes lignes le contenu du travail. Je n’ai rien fait d’original, simplement repris les deux pages qu’on trouve en annexe du Ceilidh et que j'ai baptisées « Exploitation pédagogique ».
              Lorsque j'ai proposé aux comédiens de l'atelier de faire eux-mêmes une présentation au sein de leurs classes (il s'agit de la première S1, et des secondes 1 et 5, Julie étant déjà intervenue dans sa classe de terminale L), ils ont accueilli l’idée avec beaucoup d'enthousiasme et m’ont même proposé de le généraliser à toutes les classes. Par conséquent, dès lundi, ils semblent prêts à s’organiser… La présentation du Loft History 2084 en 2003 avait donné lieu à des débordements au niveau de spectateurs les plus turbulents qui étaient venus en masse et qui avaient lâché prise ou ne s'étaient pas suffisamment impliqués dans l'écoute. L'année suivante, pour que la chose ne se répète pas, j'avais mis au point une stratégie : une présentation de la pièce dans toutes les classes. C'était un travail de Romain et j’ai refusé de recommencer cette année même si, en 2004, pour le Tennessee club, la récompense avait été une magnifique audience de la part des spectateurs. Je crois qu'en adoptant une telle stratégie, chacun y trouvera son compte. Je remets à la fin de cet article le plan de cette fameuse « exploitation pédagogique », mais il y aura quelque chose en plus pour ceux que les élèves viendront visiter… C’est cette possibilité de demander aux acteurs, puisqu'ils seront présents, de jouer une «  bande-annonce » comme nous l'avions fait au milieu de la cour de récréation les années précédentes…
 
Intro : le principe et le fonctionnement de l’atelier
1. La réalité et la fable.
2. « le Ceilidh », une pièce dans la pièce. Un procédé cher à Shakespeare.
3. Les échos à « Macbeth »
-          Une troupe qui a joué Macbeth et qui monte le Ceilidh
-          Le climat de la tragédie.
-          Le fonds historique 
-          « La machine infernale » de la tragédie 
-          Le personnage de Lady M 
Conclusion : Une fenêtre ouverte sur l’Ecosse
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Sunset on the cliff on a bright spring evening
Noss head (collection personnelle)

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coup de gueule

Publié le par Bertrand

Dans la série ossianique, j’ouvre une parenthèse à l’occasion de la répétition d’aujourd’hui. Ce matin, nous répétons exceptionnellement au lycée dans le cadre de la « Journée portes ouvertes ». C'est l'occasion de montrer aux visiteurs qu'il existe au lycée une activité qui implique les élèves dans la pratique du théâtre associé à d’autres formes d’art. Pendant la matinée, j'ai proposé aux élèves de venir dans une salle et de répéter comme si de rien n'était. Qu'il y ait des visiteurs ou non, nous allons donc répéter… d'autant que Françoise sera avec nous. Il s'agit d'un samedi matin, et certains des comédiens ne pourront se libérer. J'expliquerai au besoin à ceux que cela intéressera le principe de notre démarche et on pourra consulter les archives et le press-book des origines.
              Or n'est-ce pas aberrant qu'après dix ans d'activité, de partenariats divers, de spectacles à chaque fois réussis, le lycée ne puisse pas encore offrir à l'atelier une salle digne de ce nom ? Quand je me retourne sur ce qu'on a fait les années précédentes, j’ai honte : répétitions bousculées par des conseils divers dans la salle des conseils, répétitions dans les salles de classe exiguës, refuge dans les salles de l’ancien dortoir, immenses et sans chauffage, sans chaises, non balayées. Drôle de loft pour des sacrés lofteurs ! A l'époque du Loft History 2084, certains soirs d’hiver, nous répétions dans ce hangar de la Pensée rebelle. Les quelques 15 comédiens tâchaient de s'installer contre les pylônes qui séparaient l'espace en deux blocs froids. Avec l'argent du théâtre, j’avais fini par acheter un radiateur et nous nous serrions là, les textes entre les mains, comme les misérables du Fahrenheit 451 autour d'un feu.
              Et puis le Moulin à Sons nous a ouvert ses portes et depuis, nous ne travaillons que là-bas. En d'autres termes, pour le lycée, nous sommes des parias. Quand je vois, à l'occasion de mes déplacements dans le milieu scolaire, des lycées équipés d'une salle de spectacle digne de ce nom, je me dis que vraiment, il y a quelque chose de pourri dans le royaume. Something rotten comme l’indique Hamlet ! Et je ne dis rien de la future ex salle de danse dans laquelle Jenny vient faire répéter ses danseuses tous les lundis entre midi et une heure. La future restructuration prévoit de la démolir ! Et je ne dis rien des subventions ou soutiens quelconques auxquels peut prétendre toute personne qui s'investit assez longtemps dans une pratique. Et je ne dis rien du manque de reconnaissance, et je ne dis rien, et je ne dis rien… pour ne pas enfoncer le clou dans ces planches de la mémoire où s'agitent avec passion des générations de vaillants comédiens. Me revient à l'esprit la phrase de Macbeth : it is a poor player that struts and frets his way on the stage and then is heard no more… Il is a tale told by an idiot full of sound and fury signifying nothing. Un pauvre acteur qui s’agite sur la scène... Un pauvre acteur mais doté de tellement de feu. Et je les revois toujours ceux qui sont passés sur les ces planches là… Et je leur rends hommage à tous en passant ! Le jeu en vaut la chandelle !

F1000020.JPGPhone box in Sutherland (collection personnelle)
Vox clamantis in deserto

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