Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Répétitions des 27 et 28.02 (9/11)

Publié le par Eric Bertrand

« (…) Gigi : si tu savais l’impression forte que tu m’as faite la première fois ! Tu as fait sauter les ampoules !
Gilda : c’estfou comme le courant passe entre nous, c’est moi ton groupe électrogène.
Salvatore : un vrai coup de foudre !
Ornella : tu crois au coup de foudre, toi ?
Gigi : ton apparition a été un coup de tonnerre !
Salvatore : c’est autre chose qu’un coup de foudre, un soleil qui se cachait derrière les nuages.
Gilda : je sens la brûlure du soleil sur mes cuisses. Peut être que c’est toi qui m’as brûlée.
Gigi : mon cœur est un brasier. Mes doigts sont des tisons.
Ornella : je n’ai jamais osé sortir de chez moi à l’heure de la sieste, quand le soleil tape sur la terre craquelée.
Gigi : la Sicile est une terre craquelée sous le soleil. Mais ton corps est un golfe de fraîcheur.
Salvatore : à l’heure de la sieste, tout le monde est couché et cherche la fraîcheur au fond des chambres.
Ornella : cet après-midi, chiche, je fais le mur et je descends te rejoindre sur la plage. Mes parents n’en sauront rien.
Gilda : viens savourer avec moi les grosses pastèques roses et juteuses qu’on fait exploser sur le sol pour les ouvrir ! (…)
 
              Toute la force de désir accumulée depuis le début de la pièce converge dans cette scène. Impatience de Gilda. Attente de Gigi. Attente frustrée de Tiziana et d’Ornella… Tout est donc réuni pour faire de cette scène le moment d’une apothéose amoureuse. Mais attention ! Il y a nuances dans l’expression amoureuse et c’est ce qui justifie le choix du contrepoint : d’un côté, apothéose de l’indécence, de l’autre, apothéose du sentimentalisme.
              Tout est dans le tremblement des mots et des gestes entre Salvatore et Ornella, et, à la fin seulement, Ornella, toujours plus entreprenante que le maladroit Salvatore (décidément pas à son aise dans « la scène à deux »)* qui entoure son partenaire de ses deux bras.
 
*« (…) Et si, par hasard, il y a une fille sur le ponton, tu en fais ta partenaire, c’est encore mieux !... Tu la fais entrer dans ton jeu. Tu lui donnes la réplique !
Gigi : (plus rationnel) : tu as déjà essayé ?
Salvatore : le monologue, oui ! La scène à deux ou à plusieurs, pas encore ! (…) » (Acte 1, scène 5)
HPIM0980.JPGQuesto pomerigio, ti vengo a trovare...

Voir les commentaires

Répétitions des 27 et 28.02 (8/11)

Publié le par Eric Bertrand

Pendant la scène de voyeurisme, le groupe des voyeurs se presse et n’en perd pas une. On mettra un banc sur la scène afin qu’ils puissent se dissimuler ou, du moins, se réfugier. Cela n’empêche pas qu’il leur faut réagir pendant la scène.
              Gigi et Gilda s’étreignent et pendant ce temps, les voyeurs réagissent. La version narrative insiste assez bien là-dessus. Chacun a sa manière de suivre la scène. Si elle amuse Salvatore (encore immature), elle trouble profondément Ornella qui anticipe sur la scène à venir.
 
« (…) Des trois filles, seule Ornella intervint.
Depuis le début, elle ne partageait pas l’hilarité de ses comparses. Ils avaient rompu la secrète intimité du bosquet. Ils étaient pourtant bien comme ça, tous les quatre, serrés les uns contre les autres… Tout près de Salvatore, elle s’était sentie troublée. La proximité de son souffle, le contact de son dos (insensiblement, elle se penchait au-dessus de lui, pour mieux voir la scène, pour « laisser de la place » aux autres…). Et puis, même si « c’était mal », elle ne pouvait que savourer la douceur des propos échangés sous leurs yeux. Fascinée par l’érotisme de la scène, elle éprouvait de plus en plus l’envie de s’isoler avec Salvatore et de le prendre dans les bras, de l’étreindre et de l’embrasser… Quel imbécile, celui-là ! Elle lui en voulait de ne pas avoir su profiter, comme elle, de ce bon moment d’intimité. Décidément, il fallait faire quelque chose, tant pis ! (…) »
HPIM0968.JPGStai attenti Salvatore !

Voir les commentaires

Travail du 6 mars et perturbations diverses

Publié le par Eric Bertrand

Petite parenthèse dans la revue approfondie de la répétition du 28.02 afin de dresser un rapide bilan des deux jours qui viennent de s’écouler. Mardi 6, retour sur la scène du Moulin afin de revenir sur les détails de l’acte 2 qui ont été fixés la semaine dernière. Pas grand-chose à rajouter si ce n’est que, étant donné la présence d’Aurélie (Lauredana), on a insisté particulièrement sur les scènes où elle devait se caler par rapport aux autres.
              Marion (Tiziana) progresse vite, et sa façon de jouer acquiert davantage de relief notamment parce qu’elle maîtrise le texte. En fin de séance, disposant d’une dizaine de minutes supplémentaires, on a repris l’autre grande scène qui réunit Ornella, Tiziana et Lauredana (acte 1). L’alchimie fonctionne entre les trois comédiennes et le fait qu’on ait supprimé la présence de Gilda sur le ponton permet de les installer toutes les trois en avant-scène, et le spectateur est gagnant…
              Dès que j’en finis avec les onze articles sur la répétition du 28, je reviens sur la rencontre avec Arlette et Alain qui a eu lieu mercredi soir et qui avait pour but de finaliser la collaboration : musiciens et comédiens… Vaste question ! Beaucoup de choses à dire notamment au sujet des morceaux de musique, des instruments et de la place des musiciens sur la scène.
               La période qui approche s’annonce mouvementée, d’autant que beaucoup d’entre nous quittent « la Sicile » de notre scène pour s’en aller à l’étranger : Françoise en Angleterre, Matthieu en Allemagne, Alain au Burkina Faso… Sans compter les conseils de classe et les manifestations musicales diverses… Hélène fait sa « Carte blanche » au Moulin à Sons. Je mettrai dès que possible en ligne un planning pour les répétitions à venir ! D’autant que nous avons fixé des dates pour des répétitions qui impliqueront les musiciens.
"Sei tu, Alan, nel nero !"

Voir les commentaires

Répétitions des 27 et 28.02 (7/11)

Publié le par Eric Bertrand

Dans le texte, Lauredana est silencieuse lorsqu’elle monte sur le ponton avec les deux Befana. Elle est choquée par ce qu’elle vient de voir sur la plage (Gigi et l’Américaine déjà occupés à bavarder comme de vieux camarades !...) Pour faciliter le jeu d’Aurélie, j’ai modifié légèrement la scène afin d’accentuer le trait du commérage chez Lauredana (et le ridicule de son comportement) qui renvoie directement à l’acte un...

 

« (…) Lauredana : elle reprend les jumelles : je suis d’accord avec toi, Tiziana, c’est honteux ! Oui, c’est honteux ! Quand tu penses que les enfants pourraient la voir ! Va savoir jusqu’où elle est capable d’aller comme ça ! (...)”

 

              Aux côtés de Francesca et Carolina, elle et Tiziana (qu’elle invite à les rejoindre) font vite pelote de commères. Voici le texte qui remplace le précédent :

 

« (…) Francesca : et Gigi qu’on a surpris occupé à faire les yeux doux à l’Américaine !

Lauredana : (visiblement contrariée !) : c’est honteux !

Carolina : les yeux doux à l’aguicheuse !

Francesca : allez savoir ce qu’ils sont en train de tramer en ce moment !

Carolina : c’est honteux ! Ils se connaissent à peine !

Francesca : c’est qu’elle sait y faire, l’animal !

Lauredana : (Comme butée) : c’est honteux !

Carolina : je me suis retournée pendant que Lauredana ramait !

Francesca : moi aussi, je me suis retournée quand tu m’as fait signe !

Lauredana : (Elle entraîne Tiziana dans un coin pour continuer ses commérages) c’est honteux !

Carolina : envolés les deux oiseaux ! (…) »
 

              A ce moment, Lauredana a d’autres choses à dire à sa copine, c’est pourquoi elle lui demande de l’accompagner sur un espace à l’écart des deux femmes. Resté seul, Salvatore s’allonge et assiste en spectateur.

Senza vergogna ! (Photo Nino)

Voir les commentaires

Répétitions des 27 et 28.02 (6/11)

Publié le par Eric Bertrand

 
              Scène 2, confrontation entre Salvatore et Tiziana. Tiziana a un faible pour Salvatore, mais elle ne l’a jamais compris et, du reste, se l’est-elle jamais avouée ? En tout cas, sur le ponton, elle y voit clair et Salvatore devine assez vite les choses. D’ailleurs, c’est bien ce que les deux « metteurs en scène » s’étaient promis à la fin de l’acte un : utiliser le ponton comme un champ d’expérimentation.
 
« (…) Les filles seront jalouses les unes des autres ! Tu vas voir ça, Salvatore !... Tout le monde sur les planches ! On va la faire bouillir, ta marmite au large de Torremuzza !
Salvatore : tu es vraiment génial, Gigi ! Ces trois crâneuses nous courent après depuis six mois… Et devant tout le monde, elles font semblant de se moquer de nous… Chiche, on leur met le dos au mur !
Gigi : le dos sur les planches du ponton, Salvatore ! Sur les planches du ponton ! Il va y avoir du spectacle ! (…)
 
              Il y a cet enjeu dans cette scène… Arrivée décontractée de Salvatore, serviette sur l’épaule. Agacement de Tiziana, signe de nervosité qui est signe d’un trouble plus profond… Autres signes de ce trouble qui vont, cette fois, dans un sens beaucoup plus « aimable » pour Salvatore : rougeurs et esquives diverses, affolement du langage... Tiziana « sort de sa coquille », un peu comme Angelika sortant de sa cuirasse… Elle le dit elle-même à propos du ponton (et ainsi, elle livre en passant, l’une des clés de lecture de la fable) :
 
“(...) Au moins, ces planches ont le mérite de jeter le grand jour sur la vérité de chacun d’entre nous (…)”
Dov'è la verità ?

Voir les commentaires