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Daniel Pennac : Chagrin d’école : dosette de lecture n°72

Publié le par Eric Bertrand

Comment échapper à « la cancrerie » et, contre toute attente, devenir écrivain ? C’est ce que raconte Daniel Pennac qui relate dans cet ouvrage ses chaotiques années d’école.

Pourtant, rien ne semblait prédisposer cet enfant à l’échec scolaire... « Père polytechnicien, mère au foyer, pas de divorce, pas d’alcooliques, pas de caractériels, pas de tares héréditaires, trois frères bacheliers... » Peut-être l’explication est-elle à trouver dans cet épisode de la poubelle dans laquelle on l’a enfoui à huit ans ou dans cette impression tragique qu’avait l’enfant d’être condamné à rester toute sa vie « un nul aggravé ».

Mais c’est là que le bon prof peut jouer son rôle et faire comprendre au prétendu « cancre » qu’il a sa place dans la classe et qu’il peut sortir de l’ornière dans laquelle il se croit prisonnier : la phrase qui suit est à méditer et sert de garde-fou à toute dérive : « Une bonne classe ce n'est pas un régiment qui marche au pas, c'est un orchestre qui travaille la même symphonie. Et si vous héritez du petit triangle qui ne sait faire que ting ting ou de la guimbarde qui ne fait que bloing bloing, le tout est qu'ils le fassent au bon moment, le mieux possible, qu'ils deviennent un excellent triangle, une irréprochable guimbarde, et qu'ils soient fiers de la qualité que leur contribution confère à l'ensemble. Comme le goût de l'harmonie les fait tous progresser, le petit triangle finira lui aussi par connaître la musique, peut-être pas aussi brillamment que le premier violon, mais il connaîtra la même musique... » 

Ce qui amène l’ancien croque-notes à conclure de la façon suivante : « Le problème, c'est qu'en général, on veut lui faire croire à un monde où ne valent que « les premiers violons ».

Daniel Pennac : Chagrin d’école : dosette de lecture n°72

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Oscar Wilde : Le Portrait de Dorian Gray. (Dosette de lecture n°71)

Publié le par Eric Bertrand

Se peut-il que, suite à l’accumulation des mauvaises actions, l’âme fasse vieillir le visage et qu’avec les années, ce dernier se voile d’un hideux rictus et de rides malveillantes ? C’est l’idée qui dirige ce roman de nature fantastique où Dorian Gray, bel Adonis de dix-huit ans, se voit portraiturer par le peintre Basil Hallward qui réalise là son œuvre la plus aboutie.

A ce moment, Dorian voudrait toujours garder cette apparence, cette « beauté du diable » en échange de quoi, son portrait vieillirait à sa place. C’est en tout cas le pacte fou qu’il passe avec un Méphisto de l’ombre… Et aussitôt, ironie du sort, le visage de l’adolescent du tableau à qui tout semblait sourire devient « peau de chagrin ».

« On aurait dit que la bouche présentait une touche de cruauté(…) La lumière du jour, ardente, palpitante, lui montrait les plis de cruauté autour de la bouche aussi clairement que s’il s’était regardé dans un miroir(…) Il se le rappelait parfaitement. Il avait exprimé un vœu insensé : que lui-même pût rester jeune et le portrait vieillir ; que sa beauté à lui échappât à toute flétrissure et que le visage fixé sur la toile portât le fardeau de ses passions et de ses péchés ; que l’image peinte fût marquée des rides de la souffrance et de la méditation mais que lui conservât l’éclat délicat, le charme et la beauté de son adolescence alors à peine consciente d’elle-même. » Chap 7, p180

Terrifié, le héros voit peu à peu, au fil des épreuves et des turpitudes, les dégâts qui s’affichent avec le Temps. D’autant que Dorian a pour mentor un cynique du genre d’Oscar Wilde, Lord Henry, qui le pousse chaque jour à l’égoïsme et à la dépravation…

Oscar Wilde : Le Portrait de Dorian Gray. (Dosette de lecture n°71)

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Roald Dhal : "Mieux vaut en rire". (Dosette de lecture n°70)

Publié le par Eric Bertrand

            Comment faire avaler des couleuvres à votre conjoint lorsqu’en vous quittant, votre amant vous remet un somptueux cadeau ? Comment s’enrichir en se faisant passer pour un curé sans le sou et amateur de vieux meubles ? Comment garantir à son enfant nouveau-né santé et prospérité ? Comment fréquenter les meilleurs pubs de Londres et passer la journée à y avaler des triple-whisky sans débourser un kopek ? Comment produire, par le biais d’une intelligence artificielle, des centaines de nouvelles destinées à satisfaire les colonnes des journaux et remplacer ainsi les auteurs ? ...

             Voici quelques-uns des sujets qu’explore avec humour (et dans les années 60)  l’auteur de Charlie et la chocolaterie.

 

Roald Dhal : "Mieux vaut en rire". (Dosette de lecture n°70)

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Olivier Rolin : Tigre en papier. (Dosette de lecture n°69)

Publié le par Eric Bertrand

Dans ce roman (largement autobiographique) même si le héros s’appelle Martin et non Olivier, le narrateur, installé sur le siège de sa vieille DS modèle 67, remonte le temps (et le périf parisien) en compagnie de la fille de Treize, son ami, avec qui il a vécu les grandes heures de mai 68.

             La présence troublante de cette « Chloé », âgée à peine de 18 ans, perturbe et grise le narrateur au point qu’il tourne toute la nuit sur le périf et qu’il trouve le temps de raconter le passé et de poser sur ces lointaines années un regard caustique, à la fois tendre et implacable.

             Certes, il n’est pas facile de faire comprendre à une étudiante, véritable produit d’une société de consommation forcenée, ce qu’a pu être le rêve de cette génération dont faisait partie son père. Martin a conscience d’avoir vieilli, d’avoir changé... Mais il se souvient de tout... Le Temps, qu’il appelle « le vieux cachalot », lui a fait perdre ses allures « d’ange des révolutions ». Plutôt qu’au Che de sa jeunesse, il est obligé d’admettre qu’il a tendance à ressembler de plus en plus à Daladier, « un type qui a canné devant Hitler ». D’ailleurs, tous ses amis, les « anciens de la Cause », les lions romantiques jadis enflammés qu’il rencontre avec Chloé au « bal des viocs », comme dans les salons de Guermantes à la fin de La Recherche du temps perdu, ne sont plus que les pâles reflets de ce qu’ils ont été.

Maiv68, mémoire

Maiv68, mémoire

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Parution prochaine de "Chambre 69"

Publié le par Eric Bertrand

Vous avez aimé Dévalisée ? Changeons radicalement de monde ! J’ai le plaisir de vous annoncer la parution de mon prochain livre chez Hello Editions. Ce roman, suivi d’une pièce de théâtre explore l’univers complexe et délicat de Serge Gainsbourg et la richesse de toutes ces influences qui nourrissent son œuvre… Il vous raconte en même temps l’histoire saisissante d’un fan qui plonge dans un véritable roman noir… Des personnages extravagants sont ses complices et ils rappelleront au connaisseur quelques silhouettes connues.

Si vous désirez l’obtenir quelques jours avant la date officielle de publication le 4 août 2023, connectez-vous sur le lien suivant : https://www.helloeditions.fr/article/chambre-69/

Avec le code promo chambre5 vous aurez droit à une remise immédiate et vous recevrez le livre à l’adresse que vous souhaitez.

Parution prochaine de "Chambre 69"
Parution prochaine de "Chambre 69"

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