« En lisant, en écrivant »… (Dosette de lecture n°16) André Malraux : « la Condition humaine »
Quelle réponse les hommes peuvent-ils donner à l’angoisse de la solitude et de la mort face à un État aveugle ? À cette question, Malraux répond dans ce roman qui prend comme toile de fond la Chine de 1927 secouée par la tentative de révolution de Tchang Kaï-Chek soutenu par les cellules communistes. Dans ce contexte tragique, l’écrivain donne à voir différentes facettes de la condition humaine et examine implicitement cette hypothèse de Pascal : « Qu’on s’imagine un grand nombre d’hommes dans les chaînes et tous condamnés à mort (…) Ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables. »
Les temps ont changé, mais en cette période de Covid, si pesante pour la Chine actuelle, on ne peut s’empêcher de relire ce roman avec un autre regard.
« En lisant, en écrivant »… (Dosette de lecture n°15) Alberto Toscano : « Un vélo contre la barbarie nazie »
L’Italie a connu de grands champions cyclistes : Bartali, puis Coppi… Combien de fois ai-je entendu mon grand-père italien et fan des grands Tours vanter leurs exploits et souligner chez chacun d’eux la force, la manière, le mental. Du fait de son origine paysanne, Gino Bartali avait sa préférence. Et c’est à lui qu’est consacré cet essai d’Alberto Toscano.
Le vélo est pour lui le prolongement de l’athlète, et Bartali en est « le Centaure », une sorte de « Minotaure » comme le dessine Picasso dans un tableau qui montre de manière saisissante l’analogie entre le vélo et la tête du monstre taureau. Gino est un nouvel Icare qui pédale avec la fougue, l’élan et la hauteur qui font croire aux colonnes fascistes et nazies qu’il s’entraine.
Mais ce que l’ennemi ne voit pas, c’est que dans les tubes du cadre de son vélo supersonique, Bartali transporte des faux-papiers qu’il va livrer dans un couvent pour faciliter le sauvetage des Juifs. La popularité dont il jouit en Italie lui vaut les applaudissements de ceux qui restent au fond du labyrinthe.
« En lisant, en écrivant »… (Dosette de lecture n°14) Jean Anouilh : « le Voyageur sans bagage ».
Que représente, aux yeux de la nouvelle génération un ancien combattant de la Grande Guerre ? Un ancien du Vietnam ? Un ancien colonel d’Empire comme l’était Chabert dans le roman de Balzac ? Ils ne sont, les uns et les autres que « des voyageurs sans bagage », « des êtres hybrides » qui ont souvent perdu le sens pratique ou la mémoire comme dans la pièce d’Anouilh.
Par les temps qui courent, si propices à l’amnésie ou à la manipulation, attention à ne pas perdre ses bagages ou à ne pas se les laisser dérober !
Publication de Dévalisée
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme?" Ce roman qui vient de sortir répond à la question en entrainant le lecteur dans un drôle de voyage à travers les Highlands d'Ecosse... Disponible dans toutes les bonnes librairies.