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Signatures à St Martin de Ré

Publié le par Eric Bertrand

Nouvelle rencontre avec les lecteurs autour de mon dernier roman. Vendredi 10 juillet Librairie Grand Largue, St Martin de Ré... L'occasion de discuter autour des livres... Le dernier et mes précédents.

Signatures à St Martin de Ré

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Il était une fois Ennio Morricone…

Publié le par Eric Bertrand

Ça commence comme dans un conte merveilleux. L’harmonica qui geint au bord d’une voie ferrée est un esprit lancinant, une angoisse qui rôde et qui tourmente jusqu’à la fin, les yeux et les fronts des personnages, filmés en gros plan. Regards d’acier de Charles Bronson, d’Henri Fonda. Colts brillants à la ceinture. Doigts électriques sur la gâchette…

Long plan séquence et musique obsessionnelle. Le train à vapeur arrive du fond du désert, s’immobilise dans cette gare d’où le spectateur découvre le Far-West et l’élégance exquise de Claudia Cardinale. Dressée sur ses escarpins, comme d’autres « avec le poing », elle entre d’un coup au contact d’un monde rude et cynique, où les hommes sont des loups, des truands, ou des salopards.

Et dans le carnage qui s’annonce, la musique d’Ennio Morricone prend aux tripes. Elle est un pistolet armé et les réalisateurs s’en emparent pour faire couler le sang des veines. Elle est un balancier qui tape le temps et qui mesure la charge émotive et la charge de poudre. Elle est un sablier qui s’écoule après l’explosion et filme les mines et les visages en plan serré, jusqu’à la dernière pépite.

Silence du vent, de la mouche qui bourdonne, de la chaîne qui grince. Tout vit, tout est plein d’âme. Le fantôme de musique monte dans le ciel bleu, tire encore sur sa chaîne. Enveloppe doucement l’Ouest, l’Amérique, la Révolution. C’est la poussière blanche du soleil et une rumeur d’éternité.  Ennio repart dans ce train du début que pleure l’harmonica. Claudia franchit la porte de la station, la lumière l’éblouit. Elle s’essuie les yeux. Elle a les oreilles qui bourdonnent.  

 

Il était une fois Ennio Morricone…

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Les cycles du Tour de France

Publié le par Eric Bertrand

Le ciel clair, intact et frais de juillet, les tournesols épanouis, le sable plein de pépites et de crissement et les petites routes en lacets dont le goudron n'a pas encore fondu. Et tout en haut des cols, plongeant dans le golfe du soleil, l’immémoriale clameur de la foule en liesse qui basculait chaque été…

L’été vient précisément de commencer et pourtant le Tour de France manque en ce début juillet. Certes, il y a déjà des bouchons, des camping-cars et des estivants en tenues excentriques qui détalent aux carrefours. Le verbe haut, la gorge chaude, ils crient contre l’hiver du confinement comme après une mauvaise caravane sans coureurs. Un soleil, en maillot jaune, lisse le haut des montagnes, dentelle l'écume des plages, sème des pois rouges et des projets dans les yeux. Dessine des stratégies de courses et des combines d’équipiers. Dope les ambitions et l'herbe des prairies.

Mais il n'y a pas cette année dans le ciel cet ampli du début de l'été. Ces micros suspendus au-dessus des guidons. Ces multiples fenêtres ouvertes dans le téléviseur. Travelling sur château et campagne alentour. Ville médiévale en plongée. Message écrit avec des fleurs : « Le tour est dans le pré ». Druidesses aux cheveux tressées, dressées sur cercle de pierres improvisé. Hystérie autour d’un héros au dossard magnétique. Effort cuisant en contre-plongée. Mollet taillé au couteau. Défaillances. Crampes. Fringale. Amiante. Voiture balai. Larmes et grimaces. Homme qui rit, homme qui pleure. Géant au coup de pédale d’argile. Caméra1, caméra 2.

Le ciel se creuse, la réalité vacille dans l’écho de l’hélico. Chœur antique des commentateurs. Jean-René Godard, Jean-Paul Olivier. Ombres prestigieuses à chaque virage : Hinault, Coppi, Poulidor, Thévenet, Pantani et tant d'autres encore. « Le Cannibale », « le Pirate », « l’Aigle de Tolède », « le Blaireau », « l’Espada », « l’Extraterrestre »… tous à l’assaut des Géants. Izoard. Galibier. Ventoux. Alpe d’Huez. Tourmalet…

Tour malin. Été 2020. Pas de ligne d’arrivée et pas de haut-parleur. Descente en roue libre.

 

Tour de France

Tour de France

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Un petit voyage vers le nord de l'Ecosse : Extrait du "Sang d'Ossian"

Publié le par Eric Bertrand

Montage à partir d'un extrait du roman "le Sang d'Ossian" (Morvenn Editions), sur la plage de Melness...

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La revanche de l’albatros

Publié le par Eric Bertrand

Au large des îles Kerguélen, on prépare l’albatros à de nobles missions… Ainsi, le « prince des nuées » prend-il enfin sa revanche sur les lourds « hommes d’équipage » qui, naguère, faisaient de lui leur bouffon. Depuis quelque temps, ces « vastes oiseaux des mers » qui pèsent facilement leurs 12 kilos, sont équipés d’un petit sac, gros comme un bec, dont la fonction est d’identifier le bateau qu’ils survolent.

L’ombre de "leurs grandes ailes blanches" passe tout près des planches du bateau et captent immédiatement les informations suspectes. Cette balise qui, à sa façon, « se rit de l’archet » et ne pèse pas plus de 40 grammes, dote le « voyageur ailé » d’une aura d’autorité.

Plus besoin de « brûle-gueule » pour lui apprendre à fumer et à se vautrer dans la boue du bateau. Au contraire, il lui suffit d’envoyer ces signaux de fumée qui indiquent qu’il travaille pour la planète, bien mieux qu’une caméra vidéo, et qu’il est capable aussi bien de descendre parmi les brutes pour réguler la pêche en mer que de remonter aussi vite vers l’Azur. Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai des envies de Shetlands, de Skye et d’albatros et quand je vois s’envoler tous ces « oiseaux clabaudeurs aux yeux ronds », tous ces « millions d’oiseaux d’or » qu’il y a là-bas, j’aimerais qu’ils effraient un peu tous ceux qui dégradent le littoral…

 

Environnement; Baudelaire; oiseaux

Environnement; Baudelaire; oiseaux

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