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Cinema Paradiso au Festival du film de La Rochelle. D’une bobine à l’autre…

Publié le par Eric Bertrand

C’est déjà la clôture du Festival du film de La Rochelle. La salle de la Coursive est comble. Les spectateurs quittent le Cours des Dames et ce drôle de quai des brumes où la pluie ne s’arrête pas en ce début d’été. Ils savent secrètement qu’ils ont rendez-vous avec la Sicile de Giuseppe TORNATORE à l’occasion de la projection de Cinema Paradiso.

La musique mélancolique d’Ennio Morricone accompagne les premières images du film et cette mélancolie ne s’éteindra pas pendant toute la durée de la séance. Elle est dans la couleur du ciel méridional, dans la coupe de citrons à contre-jour devant la mer, et sur la silhouette noire d’une mère sicilienne qui cherche désespérément à joindre son fils Salvatore, devenu réalisateur. À cette époque, tout le monde l’appelait Totto et Totto passait son temps à « emmerder » Alfredo, le projectionniste, qui le traitait de « petit salopard » et qui, sous les ordres du curé, mettait à la poubelle, à chaque coup de clochette, les baisers de cinéma et autres « cochonneries ».             

L’action commence comme dans un conte de Pirandello… Totto a des yeux brillants et une bobine toute ronde et il rêve de rejoindre dans sa cabine Alfredo, le projectionniste, afin de voir de plus près, dans la gueule du lion, les visages illuminés des acteurs et des actrices. Et depuis la fin de la guerre, tout ce monde le fascine quand il le voit sur les affiches et sur les bobines. Malgré les interdits et les coups de pied aux fesses, il s’arrange toujours pour ne pas en louper une. « Autant en emporte le vent »… Il a la malice et la vivacité d’un farfadet et il met moins de temps à comprendre les ficelles du métier qu’Alfredo à passer son certificat d’études.

Et ce dernier, tout mauvais élève qu’il est, connaît cependant par cœur les répliques des grands acteurs et devient vite son père de substitution, son ami et son guide spirituel. Lorsque Totto quitte la gare de Giancaldo, c’est Alfredo qui l’aide à accepter le départ du pays de son enfance. Le moment est douloureux et le vieux sage confie à son Totto un message qu’il assure pour une fois ne pas avoir pompé dans un film : « La vie, ce n’est pas ce que tu as vu au cinéma… Aussi, je ne veux plus t’entendre parler, je veux juste entendre parler de toi. »

Quarante ans plus tard, dans son appartement à Rome, Totto est informé de l’enterrement d’Alfredo. Il ne donne aucune explication à sa compagne qui a reçu l’appel de la mamma. Il s’effondre dans un fauteuil, ferme les yeux, se remet à tailler la pellicule et à se projeter les images dans la salle obscure de ses souvenirs. Revoit les visages, les gestes, le plein été et le ciel bleu sur la petite place, entend les voix, les exclamations et la commedia sicilienne.

La voix d’Alfredo n’est plus là. Seulement le tintement de la bobine, le tricotage régulier du film que lui a laissé le Cyclope de la vieille cabine. Et derrière les images, ressurgissent par intermittences celles du vieux Cinéma Paradiso, de l’écran sur la plage de Cefalu ou sur les façades des maisons du village, celles du Nuovo Cinema Paradiso, celles des bouts de pellicules découpées... 6. 5. 4. 3. 2. 1…

Sous les yeux émerveillés de Salvatore, la vie s’est mise à défiler comme un baiser ininterrompu sur des lèvres sans cesse rafraichies. Et sur ces lèvres tremblantes et dans le fond de son palais, c’est toute la saveur de l’illusion cinématographique qui remonte, toute l’épaisseur du Temps figée sur la pellicule de la Mémoire, une pellicule magique, qui ne brûle pas et ne retombe jamais en cendres.

 

Cinema Paradiso au Festival du film de La Rochelle.  D’une bobine à l’autre…

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Le masque et le voile

Publié le par Eric Bertrand

Maintenant que les masques commencent à tomber et que les sourires sur les lèvres effacent les cicatrices et les boucles aux oreilles, on recommence à respirer et à sentir plus intensément qu’avant le goût du fruit. Mais le voile qui s’est déposé sur le rouge aux joues des cerises n’est pas encore levé et quand le soleil revient dans le ciel enfin bleu, l’arbre s’effarouche sous la volée des vicieux étourneaux. Qui sait s’ils apprendront un jour à mieux diriger leur vol…

Le masque et le voile

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Représentation de l’Ile d’Après (partie 2)

Publié le par Eric Bertrand

Photo de Stéphane UTASSE

Photo de Stéphane UTASSE

Le travail théâtral sur le texte de « l’Ile d’Après » (Morvenn éditions) a été mené par l’actrice et metteure en scène Camille GEOFFROY avec les 17 élèves de l’atelier théâtre de la Maison des Lycéens du lycée Vieljeux. Ce travail régulier sur cette pièce a débouché sur une série de 18 représentations en jauge réduite. Malgré les conditions difficiles de cette année, les élèves ont pu relever ce beau défi et nous parler à leur façon du monde de demain, sujet examiné dans le livre qui offre à la fois le texte de la pièce « l’Ile d’Après » et une variation narrative sous la forme d’une nouvelle intitulée « Demain, c’est aujourd’hui ». http://ericbertrand-auteur.net/ile-apr%C3%A8s-demain-aujourd'hui.htm

Ces deux vidéos couvrent l’intégralité de la représentation donnée le mercredi 2 juin au lycée, c’était la 18ème.

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Représentation de l’Ile d’Après (1)

Publié le par Eric Bertrand

Photo de Stéphane UTASSE.

Photo de Stéphane UTASSE.

Le travail théâtral sur le texte de « l’Ile d’Après » (Morvenn éditions) a été mené par l’actrice et metteure en scène Camille GEOFFROY avec les 17 élèves de l’atelier théâtre de la Maison des Lycéens du lycée Vieljeux. Ce travail régulier sur cette pièce a débouché sur une série de 18 représentations en jauge réduite. Malgré les conditions difficiles de cette année, les élèves ont pu relever ce beau défi et nous parler à leur façon du monde de demain, sujet examiné dans le livre qui offre à la fois le texte de la pièce « l’Ile d’Après » et une variation narrative sous la forme d’une nouvelle intitulée « Demain, c’est aujourd’hui ». http://ericbertrand-auteur.net/ile-apr%C3%A8s-demain-aujourd'hui.htm

Ces deux vidéos couvrent l’intégralité de la représentation donnée le mercredi 2 juin au lycée, c’était la 18ème.

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L'île d'Après sur la scène

Publié le par Eric Bertrand

Quelle attitude adopter suite à la crise que nous traversons ? Vers quelle humanité veut-on tendre ? Et quelle planète habiter ? Sommes-nous prêts à changer de modèle ? Quelle part les politiques prennent-ils dans cette aventure ? "Demain" et "le monde d'après" s'ouvrent-ils sur un horizon accessible ou sur une chimère ? Voici quelques-unes des questions qui seront posées lors des seize représentations de "l'Ile d'Après", énergiquement mise en en scène par Camille GEOFFROY et interprétés avec brio par les 19 comédiens de l'atelier théâtre de la Maison des lycéens.

Au moment où débute la pièce, la Terre a bien changé et face à la dégradation progressive de l’environnement et des conditions de vie, les hommes aspirent à une autre existence sur « l’Ile d’Après », lieu imaginaire ou réel auquel ils essaient encore de croire. Ce sont des envoyés de cette Ile d’Après qui leur redonnent espoir et qui les y conduisent. Mais les voyageurs du Monde d’Avant sauront-t-ils s’adapter aux conditions de vie particulières à ce nouveau territoire d’Utopie ?

 

L'île d'Après sur la scène

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