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Dans l’atelier d’un livre, dernier épisode : c’est la fin !

Publié le par Eric Bertrand

Déjà la fin de cette aventure qui a vu naître « Lire ou pâlir à sa vue ».

Quelques témoignages m’arrivent encore. Par exemple, cette lectrice qui évoque les Bibliothèques rose et verte (j’adorais moi aussi ces deux collections) à l’époque où il n’y avait ni tablette, ni écran, ni smartphone ou ce lecteur qui pense que, lisez bien mesdames, « les lectrices font mieux l'amour que les autres, parce qu’aux caresses, elles ajoutent les talents de l'imagination ». 

Quand vous lirez, rappelez-vous ces idées que nous avons rencontrées au fil des épisodes et relisez ces mots du grand écrivain péruvien Mario Vargas Llosa : « La littérature reste le seul moyen opérant pour maîtriser le langage. Et le langage, c’est ce qui est fondamental. Pas seulement pour vous permettre de vous exprimer d’une manière intelligente, nuancée, avec toutes les précisions que vous jugez nécessaires.

Le langage, c’est ce qui permet à votre pensée de s’organiser. Le langage, c’est ce qui déploie et structure votre imagination, régit votre sensibilité, vos émotions, vos passions. Et cette richesse, vous ne pouvez pas l’acquérir en regardant la télévision ou en voyant des films : c’est le roman, la poésie, les grands essais qui vous la donnent.

Lire, c’est protester contre les insuffisances de la vie. Lire, c’est se mettre en état d’alerte permanent contre toute forme d’oppression, de tyrannie, c’est se blinder contre la manipulation de ceux qui veulent nous faire croire que vivre entre des barreaux, c’est vivre en sécurité. La littérature vous fait désirer une autre vie, que la vie réelle ne peut pas vous donner, et forge donc des esprits critiques, épris d’idéal, tandis que l’extraordinaire machinerie audiovisuelle est là pour nous amuser et créer des sujets passifs et conformistes. Un monde sans littérature serait un monde sans insolence. Un monde d’automates."

Si cet échange de courriels s’achève ici, je vous retrouve bien vite, peut-être en chair et en os lors de mes signatures ou rencontres qui sont prévues à des dates que vous pouvez noter via cette page de mon site : https://ericbertrand-auteur.net/manifestations.htm

On peut se retrouver aussi dans « Lire ou pâlir à sa vue » où vous verrez comment la théorie passe à la fiction, ou bien dans les pages de mon blog : https://enlisant-enecrivant.net/ blog où je continue de vous parler de mes lectures tous les vendredis mais également de mes réactions face aux tourments du monde, et puis de mes créations à venir… mais ça, c’est une autre histoire, une autre vie. A bientôt.

 

Dans l’atelier d’un livre, dernier épisode : c’est la fin !

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Dosette de lecture n°146 : Salinger : « L’Attrape-cœurs », le seigle mal mûri de l’adolescence

Publié le par Eric Bertrand

« Où vont les canards quand le lac est gelé ? » C’est l’une des interrogations du narrateur, le jeune et fragile Holden qui fugue à travers les rues de New-York et Central Park où il finit par toujours par revenir, sans pour autant parvenir à tourner définitivement la page de son adolescence.

Renvoyé de son école, lassé de ses professeurs, de ses camarades de chambrée, de ses parents, il fait entendre sa voix brisée et se met à errer et à chercher à recontacter les quelques figures tendres ou dérisoires qui, pour une raison ou pour une autre, l’ont marqué et qui l’aident, chacune à sa façon, à démêler les fils compliqués de son adolescence et de son psychisme.

Ses sentiments sont divisés et, à travers les rues sombres de la grande ville, il navigue entre désillusion, sarcasme, inquiétude et angoisse, obscurément tenaillé par cette chanson écrite à partir d’un poème de Robert Burns : « Si un cœur attrape un cœur venant à travers les seigles » (If a body meet a body coming through the rye ») Et justement, à défaut d’être cet « attrape-cœur » qui sauverait « les milliers de petits gosses » menaçant de tomber « du haut de la falaise », il faudrait que lui-même grandisse et mûrisse, comme le seigle qui cherche à attraper le bon vent.

 

Dosette de lecture n°146 : Salinger : « L’Attrape-cœurs », le seigle mal mûri de l’adolescence

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Dans l’atelier d’un livre, épisode 15 : le livre comme base de communication

Publié le par Eric Bertrand

« Un jour, j’avais quatre ans et je savais lire, je ne sais pas comment » m’a confié une lectrice. Cette soudaine révélation rend compte d’une opération de magie du cerveau, capable d’aller au-devant du langage et de la pensée comme s’il devinait à l’avance une potentielle récompense. Il semble que, par instinct, le cerveau va vers ce qui peut le satisfaire, lui apporter du bien-être et même, pour utiliser un terme à la mode, l’augmenter. J’ai eu, à cinq ou six ans pour ma part, la même impression que cette lectrice et je me revois encore déclarer fièrement sous les yeux de ma mère qui ne me croyait pas : « Depuis ce matin, je sais lire ! »

Le livre est prêt à nous nourrir toute notre vie à condition qu’on sache aussi se nourrir de lui, sans quoi il erre à la façon d’un spectre de bibliothèque, farfadet perdu dans un vaste champ de ruines. Il est, comme l’écrit le romancier Michel Tournier : « un vampire sec » en mal du sang d’un lecteur. L’écrivain autiste Josef Schovanec témoigne à ce sujet de l’importance qu’ont eue les livres dans sa formation : « J’ai appris le langage par la lecture et l’écriture ».

Sitôt qu’on prend le goût de lire, il faut le transmettre. Dans nos grandes villes de plus en plus éclaboussées de lumières artificielles, de klaxons et de bêtise, il faut faire circuler les feux follets et ménager ces espaces de silence et de recueillement où l’esprit peut encore s’allumer.  Les lecteurs, les professeurs, les libraires, à condition qu’ils soient inspirés, connaissent l’art de libérer un texte et de lui donner une chair et une voix. Alors le livre cesse d’être un ectoplasme, une momie casée à l’intérieur d’un meuble, un objet ratatiné, un produit commercial doté d’un code barre ; il se met à respirer, à palpiter et on a envie de le prendre dans ses mains, de le caresser pour en extraire le malin génie : c’est ce que me fait remarquer, sous forme de boutade, l’une des lectrices qui vante les mérites du concept de « librairie Chat pitre » : je vous invite à la découvrir via le lien suivant : https://youtu.be/D5Hmp15onfk?si=S_TmLbxod_cmpqhw

Quoi qu’il en soit, avec ou sans ronron, derrière une vitrine ou au-devant d’une boite à livres, quand il a trouvé son âme-sœur, le livre est assez vigoureux pour exister et pour aider le lecteur à résister aux menaces de la standardisation et de l’autodafé, aux dangers de l’IA qui voudrait lui enlever sa chair pour la jeter toute crue au brasier de l’amnésie et des totalitarismes. Une lectrice qui connaît mon goût pour la ville de Rome le dit très bien : « L'intelligence artificielle ne pourra jamais comprendre ce que tu ressens lorsque tu es assis sur une terrasse de Trastevere en train de prendre un verre et d'observer ce qui t'entoure, si tu ne lui dis pas... » Sur ces bonnes paroles, je vous invite à vous rendre à la terrasse d’un café, dans l’un de vos lieux favoris, et à ouvrir le livre de votre choix.

La semaine prochaine, nous nous acheminons vers la fin de cette expérience qui accompagnait la naissance de mon livre.

 

Dans l’atelier d’un livre, épisode 15 : le livre comme base de communication

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Sortie officielle de "Lire ou pâlir à sa vue"

Publié le par Eric Bertrand

Après tous les méandres de la création, les multiples relectures, il sort enfin aujourd'hui et vous le trouvez ou le commandez chez votre libraire préféré.

En attendant, découvrez l'avis de l'éditeur sur ce communiqué de presse.

Intelligence artificielle ; lecture ; dystopie ; amour

Intelligence artificielle ; lecture ; dystopie ; amour

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Un premier article au sujet de "Lire ou pâlir à sa vue"

Publié le par Eric Bertrand

Cette semaine dans le Phare de Ré, journal hebdomadaire de l'île de Ré, un article qui accompagne la publication ce vendredi 21 février chez Hello Edition d'un livre qui a mis du temps à germer puisque les premières bases sont en 2022...

 

Un premier article au sujet de "Lire ou pâlir à sa vue"

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