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Funérailles de Johnny Hallyday et « quelque chose de tenez ici »…

Publié le par Eric Bertrand

Images de la remontée des Champs Elysées par la voiture qui amène à son bord le corps de l’idole… Et le reportage diffuse en fond la chanson de Michel Bergé : « Quelque chose de Tennessee ».

             Quelque chose de saisissant dans ces images… Une surface close et brillante dans laquelle repose la silhouette d’un homme soudainement si proche.  Quelque chose en nous de « tenez ici »… « Tenez ici », sur cette longue avenue, sur les écrans des portables, dans les phares allumés, dans les yeux de ceux qui chantent ou de ceux qui pleurent, dans les rétroviseurs de la mémoire ou des Harley Davidson. A quoi ça tient, une existence ? « Tenez ici », dans quelques centimètres carrés de rétrospective. « hommes faibles et merveilleux, qui mettez tant de peine à vous retirer du jeu… », « quelque chose de Tennessee » !

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Johnny, c’est l’homme et nous autres hommes chantons tous une chanson de Johnny Hallyday… « All the world is a song and all the men and women merely singers”

Publié le par Eric Bertrand

Dans la vie d’un homme, d’abord il y a des cris. Des cris comme ceux de la chanson que lui a écrite Françoise Sagan, « les premiers cris », ou comme ceux de la bête de scène hurlant dans l’arène, « Que je t’aime », ou « La musique que j’aime »… Tellement d’autres encore… Au point de susciter l’agacement : « qu’est-ce qu’il peut gueuler, ce Johnny ! » Les partisans de la chanson paisible et d’un certain répertoire « anti yéyé » l’ont maudit, rabaissé, provoqué : « Quoi, ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? »

    Et pourtant, personne ne peut rester insensible à Johnny parce que, dans l’immense organisme de ses chansons, s’agite et s’exprime une humanité presque dérangeante. Si, comme disait l’autre, « la vie est un théâtre », avec Johnny, on peut affirmer que la vie est une chanson, un drame en sept âges et « jusqu’à la dernière syllabe du temps ».

    Alors, lever de rideau sur « La Vie d’un homme »… « Le premier cri que j’ai poussé, c’était le cri d’un nouveau-né… », « Je suis né dans la rue », « Pour moi la vie va commencer »… Et en avant ! « Johnny Rider », « Je roule en tête et la bande me suit »… Surtout ne pas « oublier de vivre ». « Vivre pour le meilleur », « Allumer le feu », « retenir la nuit », dans les « cheveux qui s’étalent, comme un soleil d’été ». Etre comme Diégo, « libre dans sa tête », « essayer, tous les grands mots, amour et paix… ».

    Sentir malgré tout, les signes d’une défaillance : être comme le chanteur « abandonné, oui, abandonné »…Se redresser toujours, avoir « quelque chose de Tennessee »… Tenir le volant, coûte que coûte, comme dans un clip, au grand projecteur de la scène. « Chaque homme joue son rôle »… Enfiler un blouson, sortir une cigarette.  Visage crispé, tendu. « Il neige sur Nashville »… Et peu à peu, l’horizon devient flou, « le masque tombe », Croiser des visages, marcher tout au long d’une route hasardeuse, gratter sa guitare ou gratter sa plume, « aimer vivre », retrouver des « souvenirs, souvenirs ». La voix vibre, les muscles tressaillent, le cœur palpite, « ainsi disparut Tennessee ».

    « Hommes faibles et merveilleux qui mettez tant de grâce à vous retirer du jeu… » C’est un vagabond rebelle et blessé qui tourne alors le dos. Il a repris sa route, cette route longue et aventureuse mais même pas 66, jusqu’aux « Portes du Pénitencier ». Le cheveu a commencé à grisonner, « Cadillac, il était comme moi »… Et Cadillac avance lentement. S’écarte malgré tout de la terre sacrée de la « Monument Valley ». « Ici la terre est rouge… J’en ai vu des soleils se lever par milliers »

    Il lève doucement les yeux, il a le panache et l’audace de regarder là-haut, bien au-dessus du « Mirador ». « C’est la nuit dans le quartier des fous. Les matons ont tiré les verrous. »… Et puis enfin, il tombe à genoux : « Jamais, devant personne, je n’ai mis un genou par terre pour supplier… ». L’asphalte brille encore, « dessine sous son corps des montagnes, des forêts et des îles au trésor ». Une dernière fois, il trouve la force de crier, de crier sa rage. Ange maudit, il défie le ciel : « Prends ma vie !... Pour sauver mon amour, je n’ai rien à t’offrir d’autre ».

 

Johnny Halliday

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Le combat des animateurs culturels contre toutes les friches du novlangue

Publié le par Eric Bertrand

Le moment où la région a créé les « animateurs culturels » en Poitou-Charentes, fut un moment de grâce…

C’était il y a quelques années, du temps où la culture semblait avoir acquis ses lettres de noblesse. Mais le temps file à la vitesse de la lumière dans le vaisseau culturel… C’était avant 2010, c’était il y a déjà bien longtemps. Les animateurs de la MDL étaient installés aux commandes, dans un espace convivial. Ils recevaient à bord les élèves et les professeurs pour discuter de projets artistiques et refaire le monde. Moment jaillissant de dialogue et d’échange qui permettait très vite de cerner les ambitions, de finaliser les suggestions, de réaliser les idées les plus variées et les plus folles.

Des exemples pour le lycée Vieljeux ? Rencontre de Francis HUSTER dans une salle de cinéma autour de son spectacle sur « la Peste ». Rencontre d’équipes de tournage autour de films programmés au cinéma, comme Jean-Pierre AMERIS, réalisateur de « l’Homme qui rit ». Manifestations sportives autour du téléthon. Interview téléphonique de l’écrivain René FREGNI en direct de Manosque. Pilotage de résidences d’artiste. Accueil depuis plusieurs années d’une comédienne et metteure en scène qui intervient également dans le cadre de l’atelier théâtre de la MDL. Ensemble, à Vieljeux, nous revisitons GAINSBOURG, KEROUAC, PIRANDELLO, ORWELL. Ensemble nous luttons contre le « novlangue » des téléréalités et la menace d’une dérive de la culture…

La MDL attire, rayonne, stimule, lance des défis… Expositions diverses. Sorties au théâtre, au cinéma, dans des lieux de culture. Accueil des élèves et « recrutement » pour divers atelier. Organisation de festivals : Mimésis, Hisse’O, Interval, Créateuf... Réalisation de films, photos, dessins, musique…  

S’ils disparaissent, c’est un coup sévère porté à toutes les initiatives personnelles, et à toute la communauté scolaire. Privés de leur soutien et de l’appel d’air de la culture, les professeurs, de plus en plus isolés face à la gestion immédiate de leurs élèves, éprouveront l’angoissante impression d’abandonner les futurs citoyens dont ils ont la charge sur un terrain en friches. Et le langage SMS balaiera les feuilles mortes !

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« Le Sacre du printemps » et « I’m the boy » de Serge Gainsbourg

Publié le par Eric Bertrand

Tu entends  de façon tout à fait fortuite les premières notes du « Sacre du Printemps » de Stravinski, et ça joue comme une réminiscence. Un air connu, un air lancinant, une scie qui travaille la mémoire involontaire et qui ne la lâche pas comme la madeleine de Proust, jusqu’à ce qu’enfin tu trouves l’origine du trouble.

         C’est du Gainsbourg, bien sûr… Il y avait dans ses chansons Chopin, il y avait Brahms ou Dvorak… Mais Stravinski, tu ne t’en souvenais plus… Géniale adaptation par le maître du sampling. « Ombre parmi les ombres, masque parmi les masques… Le garçon qui a le don d’invisibilité ».

Il y a toujours cet « invisible » chez Gainsbourg, ce « garçon vêtu de noir et qui me ressemblait comme un frère » disait Musset… Musset, un autre de ses doubles.

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Interview à propos de "Taper la route" sur cap Culture

Publié le par Eric Bertrand

L’équipe de Web TV infos m’a proposé une interview sur le port de La Rochelle. Menée par Thierry TOUGERON, elle évoque dans un contexte ouvert les grands traits de « la Route » !

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